Conflit au Sud Soudan : le cessez-le-feu sitôt signé, sitôt violé

Mercredi 11 Février 2015 - 12:08

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Seulement quelques heures après la signature d’un accord de paix, les troupes gouvernementales et rebelles ont repris les combats. Juba a accusé le 10 février les éléments de Riek Machar d’avoir bombardé les positions de l’armée gouvernementale et promis une riposte.

 C’est particulièrement à Bentiu, une région riche en pétrole que ces affrontements ont été intenses. « Les rebelles bombardent nos positions à Bentiu avec de l'artillerie lourde », a déclaré mardi le ministre sud-soudanais de la Défense, Kuol Manyang. « C'est une violation de l'accord de cessation des hostilités, et nous allons nous défendre », a-t-il ajouté. Les régions pétrolières de Bentiu sont les plus touchées par cette guerre civile qui secoue le Soudan du Sud depuis décembre 2013. Plus de 53 000 civils ont fui les combats et se sont réfugiés depuis des mois dans une base de l'ONU.

Ces affrontements armés sont intervenus au lendemain d'une conférence de donateurs organisée dans la capitale kényane Nairobi, pendant laquelle l'ONU a réclamé 1,8 milliard de dollars pour aider un pays au bord de la famine, et obtenu déjà environ 529 milliards de dollars de promesses de dons. Les donateurs ont même appelé les deux parties à cesser les hostilités.

 Pour Washington, l’un des principaux soutiens au Soudan du Sud dans son accession à l’indépendance, les belligérants portent l’entière responsabilité dans cette crise et la souffrance de leurs populations. « Les deux camps doivent faire preuve de compromis », a indiqué le Département américain dans un communiqué.

 Les négociations inter sud soudanaises, organisées sous l'égide de l'organisation intergouvernementale est-africaine Igad, sont censées reprendre le 19 février à Addis-Abeba, la capitale éthiopienne. Cette reprise de combats risque de compromettre les efforts des médiateurs est-africains. Ce d’autant plus qu’ils ont sonné le président Salva Kiir et son ex vice-président Machar à baisser les armes. En effet, sous la pression de la communauté internationale, les deux frères ennemis avaient signé début février leur septième accord de fin combats. Tout comme les précédentes signatures, cet accord a été violé quelques heures après.  Pour l’heure, aucun bilan officiel n'a été établi. Mais des sources concordantes font état d’une centaine de morts. Le bilan global établi par les Nations unies fait état de 2,5 millions de déplacés dont 500 000 réfugiés dans les pays voisins.

Fiacre Kombo(Stagiaire)