Coopération : les Etats-Unis renforcent leur présence en Afrique

Jeudi 2 Mars 2023 - 12:45

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Après le sommet de décembre dernier entre les deux parties et durant lequel le président américain, Joe Biden, avait plaidé pour créer un vaste partenariat avec le continent africain, la première dame des Etats-Unis vient de rentrer dans son pays après une tournée africaine de près d’une semaine. Celle-ci a été l’occasion de « renforcer les partenariats » bilatéraux.

Jill Biden a appelé au raffermissement des relations entre son pays et l’Afrique, et indiqué que les Américains voulaient tenir un dialogue consacré aux intérêts réciproques de manière à ce que le continent africain soit bien représenté au sein des organisations internationales. « Nous nous engageons à faire en sorte que les pays africains n’aient pas seulement des voix dans des organisations telles que le Conseil de sécurité des Nations unies et le G20, mais que ces partenaires soient écoutés d’égal à égal », a déclaré la première dame des Etats-Unis à Windhoek, en Namibie, première étape d’une visite qui l’a conduite également au Kenya.

Le premier séjour en Afrique de Jill Bien, en tant que première dame des Etats-Unis, fait partie d’une longue série de voyages de hauts responsables américains sur le continent cette année. La secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, y a séjourné du 18 au 28 janvier dernier dans trois pays (Sénégal, Zambie et Afrique du Sud) et l’ambassadrice des Etats-Unis auprès de l’ONU, Linda Thomas-Greenfield, s’est rendue au Ghana, au Mozambique et au Kenya du 25 au 29 janvier. Les Etats-Unis cherchent donc à affirmer leur présence face à la Russe qui y gagne du terrain alors que la Chine, premier créancier mondial des pays pauvres et en développement, investit massivement en Afrique.

L’on se souvient que lors du récent sommet Etats-Unis/Afrique, devant une cinquantaine de dirigeants du continent africain, le gouvernement américain avait souhaité engager un partenariat renouvelé entre les deux parties. « Quand l’Afrique réussit, les Etats-Unis réussissent. Le monde entier réussit », avait alors affirmé Joe Biden, annonçant une série d’investissements américains pour le continent. A ce sujet, l’administration Biden avait dévoilé son intention d’investir 55 milliards de dollars pour l’Afrique, notamment pour améliorer les infrastructures de santé, promouvoir les énergies renouvelables, le numérique et repousser la faim.

S’agissant de l’insécurité alimentaire aiguë qui sévit dans la Corne de l’Afrique, la première dame des Etats-Unis a appelé les pays riches à donner davantage aux Etats de la région qui connaît sa pire sécheresse depuis quarante ans.

D’autres Etats appelés à aider la Corne de l’Afrique

Pour faire face à cette catastrophe climatique, le gouvernement américain a financé la majeure partie de l’aide consacrée à la catastrophe qui a conduit à la mort de millions de têtes de bétail et détruit les récoltes.

« Nous ne pouvons pas être les seuls. Il faut que d’autres pays se joignent à nous dans cet effort mondial pour aider la population de la région », a déclaré Jill Biden. « Malheureusement, vous savez qu’il y a la guerre en Ukraine. Il y a le tremblement de terre en Turquie. Je veux dire qu’il y a beaucoup d’intérêts contradictoires, mais évidemment ici... les gens sont affamés », a-t-elle souligné.

L’effort consenti par l’administration Biden s’inscrit dans la continuité de la politique africaine des Etats-Unis. On connaît que depuis les présidences de George W. Bush (2001-2008), l’Afrique est devenue une priorité stratégique pour Washington, même si les Américains ont été longtemps accusés de la délaisser. Leur pays avait à l’époque multiplié par quatre son aide à l’Afrique subsaharienne, qui est passée de 1,4 milliard de dollars en 2002 à 8,1 milliards en 2010.

Sous Barack Obama, par exemple, même si l’engagement des Etats-Unis en Afrique n’a pas connu d’avancées spectaculaires, personne n’oubliera que c’est lui qui a lancé le projet  Power Africa (Energie pour l’Afrique), un vaste plan censé doubler l’accès à l’électricité en Afrique subsaharienne, doté d’une enveloppe de 7 milliards de dollars. C’est aussi à Barack Obama qu’on doit l’idée d’une rencontre au sommet Afrique/Etats-Unis, dont il a inauguré en 2014 la première édition et dont la deuxième venait de se tenir à Washington. S’y ajoutent, entres autres, Feed the Future, en réponse à la crise alimentaire, ainsi que Young african leaders Initiative, un programme visant à forger un réseau actif de jeunes leaders africains.

Quant à Donald Trump qui souhaite briguer un deuxième mandat, plus personne n’ignore que sa présidence a été marquée par un manque d’intérêt pour l’Afrique : absence de visites institutionnelles et réduction de l’engagement financier américain. Malgré cela, la résistance du Congrès avait permis de maintenir le fil des relations avec le continent noir.

 

 

 

 

Nestor N'Gampoula

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