CPI : le procès de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé fixé en janvier 2016

Justifiant ce report, la Cour a indiqué ne pas vouloir être perturbée par l’élection présidentielle ivoirienne qui va se dérouler en octobre 2015. L’institution veut aussi éviter que le procès contre ces anciens dirigeants ivoiriens ne devienne un argument de campagne pour certains candidats.

Le procureur de la CPI, Fatou Bensouda  a spécifiquement indiqué ne pas souhaiter la tenue d’un procès en octobre prochain, date initialement prévue pour le procès de Laurent Gbagbo, mais plutôt le reporter au plus en janvier 2016.

Lors d’une conférence de mise en état à la CPI mardi, Emmmanuel Altit, l’avocat de Laurent Gbagbo a quant à lui proposé que le procès commun de son client et de l’ex-chef des jeunes patriotes, Charles Blé Goudé, se tienne en avril 2016. Il a justifié cette date par la complexité du dossier. « Avant, ce ne serait pas réaliste », a-t-il insisté.

L’avocat de Charles Blé Goudé, Alexander Knoops, a en ce qui le concerne approuvé cette date mais, il a rappelé à la Cour que la défense a près de 92 000 pages de preuves à éplucher et doit préparer un contre-interrogatoire pour 120 témoins.

La défense de l’ancien Chef de l’Etat ivoirien a par ailleurs accusé, le procureur d’avoir « caché des éléments » des preuves en sa faveur, alors que ces éléments pourraient être « utiles pour mettre en questions ses affirmations » lors de la phase de confirmation. « Nous nous sommes aperçus qu’un certain nombre d’éléments dont le procureur a disposé depuis longtemps qui auraient pu nous être utiles pour mettre en questions certaines de ses affirmations, nous avaient été cachés et nous ont été divulgués que récemment », a-t-elle déclaré.

Le 11 mars dernier, les juges de la CPI avaient annoncé que l’ex-président ivoirien et l’ancien responsable des Jeunes Patriotes seront jugés au cours d’un même procès, sur la demande du procureur. Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé sont poursuivis pour le rôle présumé dans les violences de la crise post-électorale de 2010-201 qui, selon l’ONU, avaient fait près de 3 000 morts.