Crise ukrainienne : la France compte sur la Chine pour un climat de paix

Emmanuel Macron a exprimé le souhait, au nom de la communauté européenne, de voir la Chine jouer un rôle encore plus important pour la fin du conflit entre la Russie et l’Ukraine et a affirmé la volonté de coopérer avec elle afin de trouver des moyens pour favoriser les pourparlers de paix. 

Face à cette invite, Xi Jinping a souligné que la Chine s’est toujours positionnée selon la réalité des faits et ce, en toute indépendance. Aussi, sa position sur la question ukrainienne se résumait à une seule phrase : favoriser les pourparlers de paix. « La partie chinoise exhorte les différentes parties à faire preuve de sang-froid et de raison pour créer ensemble des conditions aux pourparlers de paix. L’urgent serait de promouvoir le cessez-le-feu et de s’opposer à tout acte visant à mettre de l’huile sur le feu et à rendre la question encore plus complexe », a indiqué le président chinois. 

Considérant que la crise ukrainienne n’est pas une question entre la Chine et l’Europe, Xi Jinping a exprimé la volonté de son pays à continuer de jouer un rôle actif pour favoriser les pourparlers de paix, de soutenir l’Union européenne (UE) dans ses efforts pour trouver des pistes et propositions pour le règlement politique de la crise ukrainienne, tout en tenant compte de ses intérêts fondamentaux à long terme. 

Il ne reste plus qu’à attendre de voir les deux parties, à savoir la Russie et l’Ukraine, manifester leur volonté à franchir le pas du dialogue et de la résolution du conflit à l’amiable. Car, peu importe l’implication des autres nations, si les deux pays demeurent dans leurs positions d’hostilité, la crise persistera. 

Outre la question de la crise en Ukraine, Xi Jiping, Emmanuel Macron et Ursula von der Leyen ont, au cours d’une réunion trilatérale, évoqué la nécessité de renforcer la stabilité des relations Chine-UE, notamment en poursuivant le respect mutuel, en renforçant la confiance politique mutuelle, en intensifiant le dialogue et la coopération, en promouvant le développement et la prospérité communs ainsi qu’en relevant ensemble les défis globaux. 

« L’Europe et la Chine étant l’une pour l’autre partenaire commercial important avec des liens forts entre leurs économies, le découplage n’est pas dans l’intérêt de l’Europe ni ne constitue un choix stratégique de l’UE, qui décide sa politique à l’égard de la Chine en toute indépendance. La volonté de la partie européenne est de relancer avec la partie chinoise le dialogue économique et commercial de haut niveau », a noté la présidente de la Commission européenne.

Le déplacement du président français, qui visait à renouer le dialogue en face-à-face avec la Chine, a permis, en présence des deux chefs d’Etat, la signature de documents de coopération bilatérale dans le nucléaire civil, l’agro-alimentaire, la science et la technologie, l’aviation, le développement durable. En culture, un accord a été également conclu entre la Cité interdite et le château de Versailles pour une exposition en 2024, en Chine, sur les échanges entre les deux pays au XVIII^e siècle.

Emmanuel Macron a terminé son séjour en Chine par une visite à Canton, où il a pu échanger avec des étudiants, avant un dîner avec son homologue Xi Jinping.