Décès de Tshala Muana : Mokobe regrette la perte d’une icône

Dimanche 11 Décembre 2022 - 11:15

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La musique congolaise a perdu une de ses grandes perles en la personne de Tsala Muana, a souligné dans un post matinal sur Facebook le 10 décembre, le rappeur et acteur français d’origine malienne, Mokobe.

Élisabeth Tshala Muana Muidikayi a tiré sa révérence aux petites heures du samedi 10 décembre au Centre hospitalier Initiative Plus Chip, à la suite d'un malaise,  a précisé  Tshala Muana sur la pochette de Nasi nabali (DR)radiookapi.net après confirmation de ses proches. Depuis, Kinshasa est sous le choc. Après l’annonce de la disparition à 64 ans de cette artiste culte qui, désormais, fait partie des légendes qui ont façonné un brin de l’histoire de la musique congolaise, les messages de compassion fusent de partout et plusieurs de ses photos apparaissent sur de nombreux profils dans les réseaux sociaux. De son côté, Mokobe a voulu rappeler au bon souvenir du continent la mémoire de la Mamu nationale, un nom qu’elle portait avec fierté et qui marquait l’affection que lui réservaient ses nombreux fans et l’ensemble des mélomanes du pays.

À la  reine du Mutuashi, un autre surnom qui décrivait si bien la caractéristique de cette « icône de la musique congolaise », comme l’a souligné le rappeur, on doit, en effet, certains classiques qui ont conquis tout le continent. Mokobe a cité "Lwa Touye", "Karibu yangu" et "Nasi nabali", à savoir que le premier et le troisième sortis dans l’album "Soukous sir"  en 1991, l’avaient propulsée sur plusieurs scènes africaines et du monde alors que Kinshasa apprenait à la connaître à la suite de ces échos d’ailleurs. L’on comprend ici que Mokobe se montre reconnaissant envers l’illustre disparue, s’exprimant ainsi : « Merci pour tes œuvres artistiques, merci d’avoir fait parler le Congo, l’Afrique à travers ta musique ».

Il n’a pas fallu bien longtemps pour que la reine du mutuashi acquiert une remarquable notoriété dans la sphère musicale nationale. Notons que son plus grand mérite est  d’avoir osé sortir des sentiers battus, la rumba, pour proposer au monde le mutuashi. Danse et genre musical qui tire ses origines dans la musique traditionnelle des Baluba des Kasaï dont elle est issue. Du reste, au plus fort de son succès, Elisabeth Tshala Muana Muidikayi avait reçu la reconnaissance des siens qui l’ont effectivement intronisée pour avoir donné cet aura particulier à ses valeurs ancestrales.Tshala Muana juste derrière Myriam Makeba posant à côté du feu président Thomas Sankara debout devant Nayanka Bell (DR)

"Malu", le tube des tubes

Dans les années 2000, Tshala Muana délivre à la chanson congolaise un de ses gros tubes, "Malu". Sorti en 2004, c’est indéniable, cet air aux sonorités Luba est tenu pour l’un des morceaux incontournables des mariages kinois. Comme "Malu", Il n’y en a pas des masses ! En sus donc de « sa rumba mélangée à la tradition Luba », renchérit Mokobe, « on se souviendra de son engagement pour la cause nationale et africaine ». Pour preuve, à côté de son post, il a affiché une photo d’elle posant derrière Miriam Makeba et Thomas Sankara… Et qui plus est, parlant de ses titres "Lwa Touye", "Karibu yangu" et "Nasi nabali", il loue le fait qu’ils ont été porteurs des « leçons morales et d’éthique ». En conclusion, le rappeur joint sa voix à celle de tous les mélomanes peinés : « Repose en paix Maman Tshala Muana, la reine du mutuashi ».

 

Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

1-Tshala Muana sur la pochette de Nasi nabali / DR 2- La reine du mutuashi en afro, juste derrière Myriam Makeba posant à côté du feu président Thomas Sankara debout devant Nayanka Bell / DR

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