Décolonisation : la déclaration de Brazzaville, soixante ans après !

Jeudi 23 Août 2018 - 19:45

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24 août 2018-24 août 1958, il y a exactement soixante ans, le général de Gaulle lançait, depuis le Congo, le processus de la décolonisation devant aboutir, deux ans plus tard, à l'indépendance des pays de l'Afrique équatoriale française (AEF) et de l'Afrique occidentale française.  

Le général de Gaulle, alors président du Conseil de la IVe  République française, prononçait le 24 août 1958 un texte fondateur de la décolonisation lors du voyage qu'il avait entrepris dans les territoires français d'Afrique. Devant une foule enthousiaste au stade Félix-Eboué, à Brazzaville, il énonçait les principes qui devaient régir les nouveaux rapports entre la France et son empire (autonomie interne, libre détermination des territoires, création d'un vaste ensemble politique, économique et de défense) et définissait, par la même occasion, les structures institutionnelles de la « Communauté », posant avec exactitude la question de l'indépendance.

Un discours catalyseur  

Dans ce discours, le général de Gaulle balayait toute équivoque. Dans « ce qui était alors la capitale de la France libre », il parlait ouvertement, solennellement et à plusieurs reprises d'indépendance. « On dit, nous avons droit à l'indépendance. Mais certainement oui. D'ailleurs l'indépendance, quiconque la voudra pourra la prendre aussitôt. La métropole ne s'y opposera pas... Il est nécessaire que s'établissent de grands ensembles, économiques, politiques, culturels et au besoin de grands ensembles de défense. Mais au sein de cette communauté, chaque territoire aura l'entière responsabilité de ses affaires intérieures. Chacun aura le gouvernement libre et entier de lui-même », déclarait-il.

A travers ce discours, il proposait non seulement à l'Afrique noire une éventuelle indépendance immédiate mais laissait, de surcroît, pour l'avenir, aux peuples de la communauté, le désir d’accéder à la liberté de choisir.

Au cours de son périple en Afrique noire - Tananarive, Brazzaville, Abidjan, Conakry, Dakar - chaque étape avait été le théâtre d'un grand spectacle. A Brazzaville, Charles de Gaulle avait salué l’accueil magnifique de la population. « Tous ces souvenirs et ces émotions m’obligent à parler aujourd’hui devant vous de la façon la plus claire en même temps que la plus fraternelle. Il s’est trouvé que c’est à Brazzaville, par une sorte de décision du destin, que s’est levée d’abord la France libre, et que se sont organisés, avec elle, les territoires africains qui, une fois de plus, luttèrent pour la même cause », lançait-il.

Pour Charles de Gaulle, il était naturel et légitime, que ce soit à Brazzaville que la France ouvre aux territoires africains la route qui les conduira à disposer librement d’eux-mêmes.

 

Parfait Wilfried Douniama

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