Deuxième rencontre internationale des artistes : des Congolais apprennent la technique négro-africaine

Jeudi 9 Avril 2015 - 18:15

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Cette  technique est moins connue des  artistes congolais, Jean David Nkot,  artiste peintre de nationalité camerounaise,  la partage depuis le 2 avril  dernier à Brazzaville en plein air.

  L’artiste séjourne  depuis le 31 mars à Brazzaville. Il participe à la deuxième rencontre internationale des artistes qui se tient du 2 au 18 avril,  et  anime un atelier d'arts plastiques  au cours duquel il enseigne une méthodologie de création de motifs. Cette  technique  encore appelée méthodologie  d’objectivité des lignes essentielles de motif et de  composition (O. L. M.C), permet  de créer des motifs  différents les uns des autres.  « Je suis venu ici dans  le cadre de Radcam culture ;  je n’ai pas hésité à l’invite de mon confrère  Samuel, de venir partager  mes connaissances et  mon expérience dans ce domaine », a déclaré l'artiste peintre.

Pour  lui, c’est une bonne opportunité de faire connaître cette technique  et de découvrir ce que font les autres.  « Cela me  permet d’ajouter  aussi un plus dans ma carrière. La  technique   négro-africaine  que je veux partager  n’est pas utilisée  dans les écoles de beaux-arts  au  Congo-Brazzaville, je me suis renseigné à ce propos », affirme-t-il.

Jean David Nkot  pense que « les gens  portent  des  pagnes et y rencontrent des motifs, mais ces derniers  ne savent pas qu'il y a une certaine  methodologie à laquelle obéissent ces motifs. C’est cette  méthodologie que je suis venu  partager avec mes confrères ».

En effet,  la plupart des apprenants  sont des  élèves, des danseurs,  des coiffeurs, des couturières, des  artisans, ils ne sont pas dans le domaine de la peinture.  Pour leur faire comprendre la méthodologie,  Jean David Nkot  a  utilisé un moyen très  facile  et simple  " Je   leur  ai  montré une méthode  qui  a fait qu’ils comprennent sans problème . Chacun d’eux  a créé son motif  diffèrent de  l’autre en s'inspirant d’un quelconque insecte.  Ils ont dessiné la chose telle qu’elle se présente sans la modifier. On aime bien avoir quelque chose de particulier. La particularité est qu’on ne peut pas reproduire le même motif deux fois ; c’est généralement une pièce unique. Mon devoir est de  leur montrer  la nécessité de cette méthodologie dans leur vie professionnelle. S’ils le font  très bien et de façon présentable, c'est un acquis pour leur vie ".

En arts plastiques, il est  très difficile, voire impossible de reproduire manuellement le même motif deux fois  dans  les deux tee-shirts, le résultat n'est pas le même. « On ne se copie pas, mais on crée », dit-on.  Cependant  quand cela est mécanique, le même  motif  peut  être reproduit plusieurs fois. Cette méthodologie  peut être exécutée manuellement et mécaniquement ; elle est également utilisée en peinture  et dans la décoration céramique.

Mvingoulou Darwine,  l’une des apprenantes, est comédienne et  couturière. Elle  s’est dite satisfaite de participer à cet atelier. « Grâce  à cette formation, j’ai appris à improviser et  à dessiner sans calquer ; c’est  très beau de découvrir une nouvelle  technique que nous n’utilisons  pas  ici.  J’ai essayé  et ça m’a vraiment plu », a  dit Darwine. Quant à Rosine Sita Bénie, artiste polyvalente, elle  a par ailleurs  regretté le fait que peu des Congolais ne  s’intéressent  pas  à cette formation.  « J’aurais aimé voir un  bon nombre venir apprendre, d'autant qu’elle  est gratuite », souhaite-t-il.

Rappelons que la deuxième rencontre internationale des artistes qui s’est ouverte le 2 avril  se clôturera le 18 avril prochain par une  restitution  qui se tiendra  à Bacongo, dans le deuxième arrondissement de Brazzaville, précisément au carrefour  des artistes, situé au croisement de la rue Père Drean et  la rue Alexandrie,  non loin de l’avenue Matsoua.

Rosalie Bindika

Légendes et crédits photo : 

Photo : Jean David Nkot en atelier en plein air