Opinion

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Drame

Mercredi 29 Mars 2017 - 15:01

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La mort tragique de deux experts des Nations unies dans la province du Kasaï Central n'a malheureusement rien de surprenant. Elle était tout à la fois prévisible et inévitable étant donnée la dégradation continue de la situation dans cette partie de l'immense territoire de notre voisine et notre soeur la République démocratique du Congo. Mais au-delà du drame humain qui s'est produit, elle témoigne d'une aggravation de la situation qui pourrait bien déboucher à très court terme sur l'une des pires tragédies des cinquante dernières années.

Ce que l'on doit bien comprendre c'est que l'Organisation des Nations unies est largement responsable de la dérive qui ne cesse de s'aggraver dans cette partie du monde. Ayant déployé à Kinshasa et dans l'est de la RDC la plus grande mission de maintien de la paix jamais réunie – dix-neuf mille soldats, policiers et observateurs employés par la Monusco - elle s'est montrée incapable de mettre fin aux agressions perpétrées contre la population par des bandes armées dont le seul objectif était de faire régner la terreur. Fait plus grave encore, alors que les preuves étaient réunies de l'implication de grandes entreprises multinationales dans les trafics d'or, de diamant et de matériaux rares, elle est restée désespérément en retrait, favorisant du même coup les actions criminelles.

Si les sommes gigantesques qui ont été dépensées par le "machin" - comme l'appelait à juste titre le Général de Gaulle - avaient aidé à la formation des hommes, à la mise en place de structures de défense et de sécurité locales, à l'équipement adéquat des forces congolaises de sécurité nous n'en serions certainement pas là. Mais la mécanique onusienne est à ce point technocratique qu'elle n'a qu'un lien très faible avec les réalités du terrain. Il suffit pour le comprendre de voir comment les hauts cadres de la Monusco se prélassent à Kinshasa alors même que les violences se multiplient sur le terrain.

Si l'on ne peut dire aujourd'hui ce qui se passera dans les semaines à venir dans le centre et l'est de la RDC, peut-être même à Kinshasa, l'on peut affirmer sans risque de se tromper que poursuivre sur la route présente ne peut conduire qu'au désastre. Et conseiller aux dirigeants de la région de se réunir en urgence pour tenter de trouver une réponse adéquate à la tragédie qui se dessine. Faire, en somme, ce qui ne le fut pas à la veille du génocide rwandais.

Les Dépêches de Brazzaville

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