Ébola : le vaccin italien en phase d’expérimentation active au Libéria

Mardi 3 Février 2015 - 17:55

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Un médecin italien infecté en Afrique de l’Ouest et guéri du virus Ebola en Italie déclare qu’il va bientôt retourner en Sierra Léone. Héroïque !

La phase active de vaccination contre le virus Ébola a démarré lundi au Libéria. Avec la Sierra et la Guinée-Conakry, point de départ de l’épidémie, le Libéria est l’un des pays les plus gravement touchés par cette épidémie qui a fait au moins 9000 morts depuis un an. Deux vaccins sont actuellement testés, qui s’avèrent parmi les plus prometteurs pour protéger de ce virus souvent létal. Au rythme d’une vingtaine de volontaires par séances, les deux vaccins sortent enfin de laboratoire.

Il s’agit du ChAd3, développé par la firme britannique GSK (GlaxoSmithKline) avec l'Institut américain des allergies et des maladies infectieuses (NIAID). Il est produit par la société italienne Okarios notamment à Pomezia, près de Rome et à Bâle, en Suisse. Le deuxième vaccin est le rVSV-ZEBOV de l'agence de santé publique du Canada (PHAC), dont le laboratoire américain Merck a acquis les droits et coopère avec la société américaine NewLink Genetics.

Les scientifiques ne veulent pas donner cours à une euphorie démesurée, mais ils assurent que ces deux vaccins ont donné de très bons résultats lorsqu’ils ont été inoculés à des animaux en laboratoire. Et chez les humains, les quelques effets secondaires constatés, ne veulent pas le gain définitif acquis dans un contexte où le niveau au-delà duquel un corps humain peut être déclaré immunisé contre Ebola reste inconnu, disent les chercheurs.

Les premiers volontaires soumis aux deux vaccins ont accusé des douleurs, des inflammations ou des enflures au bras ainsi qu’un peu de fièvre ; des maux de tête, et de la fatigue. Mais, réaffirment les scientifiques, ces quelques inconvénients finissent pas disparaître d’eux-mêmes sans qu’il soit besoin de prendre un quelconque autre médicament. Et, surtout, au bout du compte les personnes vaccinées n’attrapent plus le virus. C’est cela le plus déterminant.

Comme un symbole, le médecin italien qui avait été contaminé par le virus en Sierra Leone et qui avait été rapatrié en urgence en Italie pour y être soigné, a été déclaré guéri. Le Dr Fabrizio Pulvirenti a reçu l’hommage solennel de sa ville de Catane (sud de l’Italie) lundi, alors que démarraient les vaccinations sur les humains au Libéria. Il a été fait récipiendaire du « Candelora d’or », un prix d’excellence de la ville. « Nous avons tous prié sainte Agathe pour sa guérison », devait dire l’archevêque local Mgr Salvatore Gristina. En remerciant, le Dr Pulvirenti a indiqué  qu’il va retourner en Sierra Léone dans les prochains jours pour continuer le combat contre Ebola.

Lucien Mpama