Ébola : l’UA propose l'ouverture des frontières

Mardi 9 Septembre 2014 - 11:45

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Devant l’ampleur de l’épidémie du virus Ébola qui ne cesse de poursuivre sa progression en Afrique de l’Ouest, l’Union africaine a organisé le 8 septembre une réunion d’urgence à Addis-Abeba, la capitale d'Éthiopie. Il s'agissait de définir une stratégie commune de lutte contre ce fléau.

À cette occasion, l’organisation continentale a appelé tous les États membres « à lever toutes les interdictions de voyage afin que les gens puissent se déplacer entre pays, faire du commerce afin de favoriser les activités économiques. » Commentant cette décision, la ministre des Affaires étrangères mauritanienne et présidente du Conseil exécutif de l’Union africaine, Hindou Mint Ainina,  s’est exprimée en ces termes : « Il y a une recommandation, un consensus entre tous les pays qui ont participé concernant la levée des restrictions sur le déplacement des personnes et des mesures à prendre pour accompagner cette levée en termes de dépistage, en termes de suivi, en termes de communication de l’information entre les États qui sont directement atteints par l’épidémie et les autres. Et ce, afin d’empêcher que la crise humanitaire ne vienne se greffer sur la crise liée à l’épidémie. C’est-à-dire qu’il faut éviter de créer des conditions où l’économie, où la vie va s’arrêter dans les pays qui sont les plus affectés, en particulier en Afrique de l’Ouest. Les États sont souverains dans leurs décisions, mais l’orientation globale est que l’engagement des pays de l’Union africaine est pour l’ouverture des frontières ».

Les participants ont non seulement pris des mesures sur la lever de suspension de vols et de fermeture de ports et de frontières, mais aussi celles visant à mettre un terme à « la stigmatisation » des pays touchés par la pandémie et de leurs ressortissants. Ils ont en quelque sorte forgé une vision commune de la maladie à virus Ébola et adopté une approche collective au niveau du continent qui prend désormais en compte son impact socio-politique et économique. Les dirigeants s’inquiétaient de la fermeture des frontières par certains États et de la suspension des vols décidée par certaines compagnies aériennes.

La mobilisation internationale

Hors de l’Afrique, des engagements sont aussi pris pour lutter efficacement contre le virus Ébola. C’est le cas aux États-Unis où le président Barack Obama, a annoncé lundi que l’armée américaine allait déployer des unités de mise en quarantaine et des équipements, et pour assurer la sécurité des travailleurs de la santé internationaux dans les pays touchés.

L’Union européenne a de son côté annoncé la semaine dernière des mesures d’aide d’un montant de 140 millions d’Euros pour lutter contre l’épidémie d’Ébola en Guinée, en Sierra Leone, au Liberia et au Nigeria. Sur cette nouvelle enveloppe, 38 millions d’euros sont spécifiquement destinés à aider les autorités de ces pays à améliorer leurs services de santé, notamment en renforçant les centres de traitements ou en soutenant le personnel de santé, tant pendant la crise que pendant la phase de redressement. Il est également prévu de fournir une aide en matière de sécurité alimentaire, d’eau et d’assainissement, domaines essentiels pour préserver la santé de la population.

L’épidémie actuelle d’Ébola, la plus importante, la plus sévère et donc la pire du genre jamais enregistrée depuis la découverte en 1976 de ce virus frappe les quatre pays de l’Afrique de l’Ouest susmentionnés. Le dernier bilan de l’OMS estime à plus de 2000, le nombre de personnes déjà tuées par la fièvre hémorragique à virus Ébola dans les trois pays africains les plus touchés : Guinée, Liberia et Sierra Leone. L’organisation onusienne a déjà autorisé huit traitements expérimentaux et deux vaccins pour combattre le virus Ébola. Par ailleurs, un nouveau vaccin, prometteur contre le virus Ébola vient d’être mis au point par des chercheurs américains. Testé sur des singes, il est avéré que ce vaccin peut protéger pendant cinq semaines ou jusqu’à 10 mois, s’il est utilisé en conjonction avec un rappel.

 

 

 

Nestor N'Gampoula