Éliminatoires CAN 2015/Football : les Diables rouges contraints de gagner leur prochain match

Trois sorties, deux victoires et une défaite, telle est la moisson des Diables rouges (6 points) au terme de la première manche des éliminatoires de la CAN 2015. La contre-performance du 11 octobre à Pointe-Noire face aux Sud-Africains, très à l’aise à l’extérieur ( soit deux victoires en deux sorties à l’extérieur ), a laissé des traces. Cette défaite, 0-2, a  relégué le Congo au second rang. Comme dans les éliminatoires tous les scénarios sont imaginables, la  défaite du Nigeria face au Soudan,  0-1, a un tout petit peu atténué la grosse désillusion des Diables rouges qui, jusqu’à maintenant, tiennent leur  qualification.  Pourtant, il leur faut se ressaisir ce 15 octobre.  Le Congo devrait à tout prix réaliser une bonne opération face aux mêmes Bafana-Bafana : une victoire ou à défaut un match nul. Car derrière les Diables rouges en effet, entre le Soudan et le Nigeria, une équipe constituera sans nul doute une menace pour le deuxième du groupe. Selon les propos tenus par  le sélectionneur des Diables rouges à la conférence de presse, l’Afrique du Sud n’est pas la seule équipe à avoir le secret de s’imposer à l’extérieur.« Il faut féliciter les Sud-Africains maintenant. C’est à nous de dire que ce qu’on a fait à Calabar, pourquoi on ne pouvait pas le faire à Polokwane ? Il faut qu’on soit lucide. On va corriger là où ça n’a pas marché. On va essayer de travailler encore tactiquement sur cette équipe de l’Afrique du Sud qu’on connaissait parfaitement bien … », a commenté Claude Le Roy. Avant d’ajouter : « C’est une grosse déception. Il va falloir corriger le tir pour le match du mercredi. On n’a trop peu le temps pour le faire ».

Le Congo piégé à domicile

Les fans des Diables rouges ne leur demandaient pas beaucoup le samedi à Pointe-Noire. Le plus important pour les Congolais étaient de ne pas louper ce match à domicile contre l’Afrique du Sud. Le constat était amer car les Diables rouges n’ont pas rempli leur part de contrat. Commandée chez elle, l’équipe congolaise a montré des insuffisances. Collectivement elle n’a pas séduit. En attaque, les Congolais n’ont pas réussi à prendre à contre-pied le gardien sud-africain très impérial dans ses cages. Ce qu’on retiendra de positif dans ce secteur, c'était la volonté des Diables rouges de revenir au score. 

Le milieu du terrain n’a pas donné satisfaction

Prince Oniangué, Delvin Ndinga et Césaire Gandzé n’ont pas tourné à leur meilleur niveau au point que l’entraîneur est tombé dans le piège lors des changements à opérer.  Claude Le Roy a musclé son secteur d’attaque par l’entrée de Ladislas Douniama et de Kévin Koubemba qui, visiblement, ont apporté. L’inconvénient dans ces changements qui n’ont pas été faits poste par poste s’est fait resssentir dans l’entre-jeu.  La sortie de Césaire et, plus tard, celle de Delvin Ndinga, ont laissé les espaces au milieu du terrain que les Sud-Africains ont bien exploités. Résulats : les deux buts en seconde période en l’espace de deux minutes pour ne pas exagérer.  À la  défense, le tandem Boris Moubhio-Igor Nganga n’a pas donné satisfaction. Il a encaissé deux buts dont l’un contre son camp par Francis Nganga à la 52^e minute et un autre sur un contre bien conclu par  Matlaba Thabo.

Retour sur les performances antérieures du Congo

« C’est ce qui arrive dans le football (…) Les victoires sont pour les joueurs et les défaites, je les assume »,  justifie  Claude Le Roy. Il faut maintenant se servir de cette défaite pour éclairer les lendemains de l’équipe. La triste expérience des années antérieures devrait servir de leçon en vue de relever le défi qui se présente aux Diables rouges. Le Congo, rappelons-le, a toujours bien débuté les éliminatoires mais échoue de justesse. L’équipe nationale avait déjà connu une situation favorable lors des éliminatoires de la Coupe du monde 2014. Les Diables rouges avaient gagné deux matches, respectivement contre le Niger et le Gabon.  À leur actif aussi, leur victoire sur le Burkina Faso, sur tapis vert, pour terminer la phase aller avec 9 points. Soit cinq de plus que le Gabon et six de plus que le Burkina Faso. À la ligne d’arrivée, le Congo est relégué au second plan grâce à la montée en puissance du Burkina-Faso, revigoré par sa place de finaliste à la dernière CAN.  Lors des éliminatoires de  la CAN 2010, les Diables rouges n’ont pas pu prendre le point qu’il fallait au Soudan pour valider leur présence parmi les seize nations. Même scenario lors des éliminatoires de la Coupe du monde en 1998 où le Congo perdait sa qualification en Afrique du Sud après une courte défaite : 0-1.

Après l’échec, l’heure est aux calculs

Autant d’expériences qui doivent pousser le onze congolais à la révolte en passant l’éponge sur les échecs antérieurs. De tout temps, les Diables rouges ont habitué leurs fans aux calculs pour évaluer le dégré de la menace venant de ses poursuivants.  Le Soudan est troisième avec trois points en trois matches. Ce pays a encore toutes les chances de qualification puisque si les Crocodiles du Nil arrivaient à faire un sans-faute lors de la phase retour, ils totaliseraient douze points. Si sur les trois matches ils gagnent deux et font match nul, ils atteindraient la moyenne de 10. Si, par contre, ils perdent deux matches, ils s’arrêteraient à six points. Le Soudan se déplacera ce mercredi au Nigeria puis le 15 novembre en Afrique du Sud. Le Nigeria, battu lui aussi, n’a plus que neuf points à prendre dans cette phase retour pour espérer atteindre les 10 points. Une défaite sur les trois matches éloignerait ces champions d’Afrique d’une qualification.

Un bon résultat du Congo face à l’Afrique du Sud couplé à une victoire contre le Nigeria mettra fin au suspense. Aux Diables rouges de saisir l’occasion et, peut- être, de prouver qu’ils savent aussi voyager.