Entreprises africaines : des risques importants à relever en matière de cybersécurité

Mardi 23 Avril 2024 - 9:58

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En Afrique, les entreprises sont confrontées à la convergence de menaces majeures qui remettent en cause leurs modèles économiques. Une approche globale sur les risques cyber, opérationnels et environnementaux devient impérative.

Selon le baromètre des risques 2024 d’Allianz, l’Afrique fait face à d’importants défis en matière de cybersécurité, de résilience opérationnelle et de durabilité. Ces risques menacent la compétitivité et la pérennité des entreprises sur le continent. Le risque numéro un en Afrique et au Moyen-Orient, ce sont les incidents cyber, selon 33% des répondants, en hausse par rapport à 2023. «Les incidents cyber représentent le risque le plus préoccupant en Afrique pour les entreprises de toutes tailles et est la cause d’interruption d’activité que les entreprises craignent le plus», souligne le directeur général Allianz Commercial pour la région, Patrick Thiels. La résilience opérationnelle est mise à rude épreuve par les défaillances d’infrastructures critiques vieillissantes (quatrième risque à 21%), mais aussi par les catastrophes naturelles dévastatrices (sixième risque, nouveauté 2024).

Patrick Thiels évoque « des conditions météorologiques extrêmes dans le monde entier » avec des « sinistres liés aux orages violents [battant] un record historique». C’est le cas des récentes inondations à Dubaï, qui ont pris de nombreuses personnes de court. Le changement climatique (dixième risque à 16%) amplifie ces aléas et menace la pérennité de nombreux modèles économiques sur le continent. Une transition énergétique et productive s’impose mais les investissements requis sont considérables. « Les organisations affichant des objectifs ambitieux en durabilité peuvent être considérées comme ne faisant pas assez ». Sur le plan macroéconomique (troisième risque), l’inflation galopante fragilise de nombreux pays même si « le Maroc affiche une bonne performance par rapport aux autres pays d’Afrique du Nord », nuance l’économiste Maxime Darmet. Les marges de manœuvre monétaires se réduisent alors que les prix de l’énergie restent volatils. De lourdes incertitudes planent sur la croissance future.

Les entreprises africaines font également face à un risque juridique et réglementaire majeur (cinquième risque) entre les bouleversements de la gouvernance des données et de l’Intelligence artificielle, les nouvelles obligations ESG, le protectionnisme ou encore les instabilités politiques chroniques sur le continent (septième risque). « La résistance est mise à l’épreuve », conclut Allianz, qui liste de « nombreux pays africains à risque élevé » comme le Mali, le Burkina Faso ou la Libye. Seul le Botswana affiche un risque faible selon Allianz Research. L’adaptation aux nouveaux défis sera déterminante pour l’avenir économique du continent.

 

Noël Ndong

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