États-Unis : Baltimore s’est embraséSamedi 2 Mai 2015 - 11:35 Moins de dix mois après Ferguson, une autre ville américaine est devenue le théâtre de violents affrontements entre la police et la population. Baltimore s’est soulevée la semaine dernière après la mort en détention policière le 19 avril dernier de Freddie Gay. Les obsèques du jeune afro-américain se sont déroulées lundi. Un hommage lui a été rendu puis la situation a dégénéré en émeutes dans la nuit du 28 au 29 avril. Des briques, bouteilles et autres projectiles ont fusé en direction des forces policières. Les médias ont rapporté des images de voitures brulées, des supermarchés pillés et incendiés, tandis que beaucoup de civils ont quant à eux déclaré des vols. Une enquête est ouverte. Du côté des autorités jugées trop lentes à réagir, le gouverneur du Maryland a déclaré l’état d’urgence dans la ville, déployé 6 000 hommes pour la protection des civils et imposé mardi un couvre-feu d’une semaine. Des mesures qui ont ramené l’ordre rapidement. Au lendemain de la crise, de nombreux bénévoles se sont portés volontaires pour réparer les dégâts causés la veille par les émeutiers, souvent des gangs. La population de Baltimore, où le taux de criminalité est parmi les plus élevés aux États-Unis, a marché pacifiquement mardi. Parmi les slogans de la marche : «Jetez les flics assassins en prison ». Le décès de Freddie Gay est le dernier d’une trop longue série de bavures policières qui ont embrasé les rapports entre la police et la communauté afro-américaine. Depuis Ferguson et la mort de Michael Brown, 18 ans ; Walter Scott, 50 ans, Éric Garner, 44 ans et Tamir Rice, 12 ans ont perdu la vie sous les balles ou la violence d’agents, dans certains cas blanchis par la justice. À Baltimore, les tensions entre la population et la police sont vives et la mort de Freddie Gay fut l’étincelle qui a réveillé cette guerre. Inquiet, Barack Obama veut se pencher en profondeur sur cette fracture sociale entre : « Nous avons vu trop d'exemples d'interactions entre la police et des gens, surtout des Afro-Américains, souvent pauvres, qui soulèvent des questions troublantes ». Le Président appelle la population à «un examen de conscience de tout le pays », tandis que de nombreuses associations pointent une crise nationale.
Morgane de Capèle Légendes et crédits photo :Emeutes à Baltimore |