Éthiopie/Etats-Unis : Barack Obama réclame davantage de démocratie

Lundi 27 Juillet 2015 - 18:08

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De passage à Addis-Abeba dans le cadre de sa tournée africaine, le président américain a demandé au gouvernement éthiopien de laisser plus de place aux voies de l’opposition.

« L’Ethiopie doit faire plus en matière de droits de l’Homme. Il reste du travail à faire et je pense que le Premier ministre est le premier à admettre qu’il y a encore à faire »,  a affirmé lundi à Addis Abeba le président américain Barack Obama, lors d’une conférence de presse commune avec le Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn.

L’Ethiopie est un partenaire-clé des Etats-Unis en matière de lutte antiterroriste. Mais le pays est régulièrement accusé de « bafouer les droits de l’Homme et de faire taire les voix dissidentes ».

Barack Obama a aussi discuté de lutte contre le terrorisme et d’économie. Il a souligné l’importance de maintenir la pression contre les islamistes somaliens shebab qui représentent une menace pour toute la région.

Le président américain Barack Obama a entamé depuis le 24 juillet une visite en Afrique de plusieurs jours. D’abord au Kenya, puis en Ethiopie.

Dimanche au Kenya, premère étape de sa tournée, il a prononcé un discours dans un complexe sportif de la capitale, Nairobi devant 5000 personnes. A cette occasion, il a encouragé la population à se battre pour la démocratie, contre la corruption et les différentes formes d’exclusion. « Je suis ici en tant que président d’un pays qui considère le Kenya comme un partenaire important ; je suis ici en tant qu’ami qui veut que le Kenya réussisse », a-t-il lancé.

 « En ce qui concerne le peuple kenyan, particulièrement les jeunes, je pense qu'il n'y a pas de limite à ce que vous pouvez réaliser », a-t-il ajouté.

Sur la corruption, souvent mise en avant comme un frein à l’investissement, Barack Obama a estimé que l’argent dépensé pour des pots-de-vin serait mieux employé par quelqu’un ayant fait « une honnête journée de travail ».

Il a également mis en garde les Kenyans contre les divisions ethniques, faisant référence aux 1.200 morts de la période de troubles qui a suivi l’élection controversée de 2007.

A ses yeux le Kenya « ne pourra réussir s'il considère les femmes et les jeunes filles comme des citoyens de seconde zone ». Evoquant la lutte contre les djihadistes somaliens d’Al Chabaab, qui ont durement frappé le Kenya ces dernières années, il a indiqué que les Etats-Unis se comporteraient en « partenaire ».

Insistant sur le respect des droits des homosexuels, le président Barack Obama a indiqué : « J’ai été constant à travers toute l’Afrique là-dessus. Quand vous commencez à traiter les gens différemment, parce qu’ils sont différents, vous vous engagez sur un terrain où la liberté s’érode ».

En effet, l’homosexualité est encore illégale dans une grande majorité de pays d’Afrique, y compris au Kenya où elle est cependant rarement sanctionnée dans les faits. « Il est très difficile pour nous d’imposer à la population ce qu’elle n’accepte pas elle-même », a déclaré le président du Kenya Uhuru Kenyatta.

La veille, lors de son entretien avec son homologue kenyan, le président Barack Obama avait ainsi promis un accroissement de l’aide américaine pour la lutte contre le terrorisme. Cette visite d’Obama au Kenya, la première en tant que président dans la patrie de son père, a suscité une ferveur et un sentiment de fierté dans le pays.

Yvette Reine Nzaba

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