Festival Ndzaweï ? : une invitation à la découverte de la culture mbuza

Le Festival Ndzaweï ? est organisé dans le but de vulgariser la culture traditionnelle mbuza dans sa singularité, caractérisée par de nombreuses pratiques culturelles. Cette culture s’exprime de diverses manières à travers notamment l’art, les traditions, les langues, la danse et la gastronomie. La première édition veut « offrir au public un éventail complet des différentes activités représentatives de la culture mbuza et réunir les acteurs de la contrée », annonce l’organisation. Ndzaweï ? est une expression de salutation mbuza équivalente à « ça va ? » en français.

La fête culturelle du 30 juin à Kinkole sera articulée sur plusieurs moments. Est inscrit aussi dans le programme de la journée le libanda la lutte traditionnelle qui est tenue à part entière pour un sport de combat. A l’origine, elle permettait de mesurer la force et l’habileté des guerriers tout en se divertissant. D’aucuns soutiennent : « Plus qu’un sport de combat, le líbanda est aussi un rite de passage où la victoire est un triomphe sur soi-même ». La réputée danse engundele dont les pas sont exécutés au son de la musique du même nom.

La culture du peuple mbuza sera également explorée à travers sa gastronomie traditionnelle, le précieux malemba appelé aussi libulia ou mabulia en kimbuza. Il s’agit d’un plat à base de manioc bouilli, puis râpé et trempé afin d’en diminuer l’acidité. Les mbinzo (chenilles), extrêmement riches en protéines et autres nutriments de qualité sans compter leurs nombreux minéraux, seront également parmi les plats servis très appréciés. A table, il y aura notamment du poto na mbinzo (malemba servi avec des mbinzo), poto na kolokaka (malemba servi avec du poisson), poto na ngbenza (malemba avec de la tortue), masolo, solu, etc. Même la boisson sera locale. Les verres seront remplis du  "masanga mbila" ou vin de palme, une boisson alcoolisée obtenue par fermentation naturelle de la sève de palmier.

Des personnalités marquantes

L’ensemble de la programmation du Festival Ndzaweï ?  traduit l’esprit de l’événement. Aussi, tel que l’explique l’organisation, il « s’inscrit dans une volonté de donner un tremplin à nos valeurs culturelles et ancestrales dans une démarche d’expression artistique, passant de la danse par la musique traditionnelle sans oublier notre gastronomie ». Il est également prévu une remise de diplômes de mérite aux leaders mbuza de divers univers socio-culturels et politiques qui se sont illustrés par leurs actes de bravoure ou un savoir-faire reconnu.

Soulignons que les Mbuza, appelés aussi Budja ou Budza, habitent principalement dans la province de la Mongala et le secteur de la commune de Bumba. Ce peuple est répertorié parmi les Bangalas, appellation donnée à tous les peuples limitrophes de la partie nord du fleuve Congo. Le territoire de Bumba est composé de plusieurs villages, notamment Bandala, Yamisiko, Yapaka, Yakenge, Bonzo, Kwanza, Monzamboli, Manga, Ebonda (centre missionnaire de protestants), Yaligimba, Yakoma et Yakoloko. Le peuple Mbuza constituait autrefois la majorité de la force publique du Congo. De sorte qu’à la suite de l’indépendance, plusieurs hauts gradés de l’armée en étaient issus, notamment les généraux qui occupèrent le poste de chef d’état-major général.

Par ailleurs, l’on y dénombre certaines grandes personnalités marquantes de l’histoire du pays aujourd’hui défuntes. Il y a notamment les regrettés généraux Mahele Lieko et Félix Budja Mabe, le grand-chef traditionnel Eseko. André Genge, qui fut journaliste et politicien, ainsi que le constitutionnaliste Marcel Lihau, tous deux prirent part à la Table ronde de Bruxelles qui mena à l’indépendance du Congo belge. L’on compte parmi les personnalités encore vivantes, les politiciens Hilaire Mayamba Monga Liwanda et Jeannine Mabunda, ex-présidente de l'Assemblée nationale.