Production de vaccins en Afrique : quatre pays peuvent bénéficier du soutien financier de la commission européenne

Lundi 1 Juillet 2024 - 14:32

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Le développement d’une industrie pharmaceutique de pointe se précise en Afrique, avec le soutien financier de l’Union européenne (UE) et de partenaires internationaux.

Lorsque la pandémie de la covid-19 mettait en évidence les vulnérabilités des chaînes d’approvisionnement mondiales en vaccins, l’Union africaine (UA) affirmait son ambition de produire localement 60% des vaccins nécessaires au continent. L’UE a apporté un soutien financier et technique substantiel à cet objectif. La Commission européenne a dévoilé les contours du nouveau jalon de son initiative phare « Manufacturing and Access to Vaccines, Medicines and Health Technologies » (MAV+), axée sur le développement d’un écosystème industriel pharmaceutique africain viable et de son soutien fiancier à l’Accélérateur africain de fabrication de vaccins (AVMA). La Commissaire européenne Jutta Urpilainen a annoncé le lancement de l’AVMA avec une contribution de 220 millions d’euros, portant l’engagement total de «Team Europe» à plus de 800 millions d’euros. Cet instrument innovant qui vise à «améliorer la prévisibilité de la demande pour les vaccins fabriqués en Afrique» et à «soutenir la croissance durable de la base de production africaine», affiche également les ambitions géopolitiques et économiques de Bruxelles. Parmi les pistes prometteuses évoquées, un certain nombre de pays se démarque.

               Afrique du Sud

L’Afrique du Sud est présentée comme produisant « déjà des vaccins essentiels », selon la commissaire européenne. En mars 2022, Johnson & Johnson annonçait un accord avec le Sud-Africain Aspen Pharmacare pour permettre la fabrication et la disponibilité du vaccin Covid-19 de Johnson & Johnson pour les personnes vivant en Afrique. L’accord visait à augmenter les taux de vaccination en Afrique et assurer un accès équitable aux vaccins. Grâce à son écosystème industriel et à sa capacité démontrée à mener des transferts de technologie complexes, l’Afrique du Sud est bien positionnée pour accueillir l’un des quatre fabricants africains de vaccins d’ici à 2034 visés par l’AVMA.

              Le Rwanda, le Sénégal  et le Ghana

Concernant le Rwanda, il existe un projet d’usine à biomédicaments de la société allemande BioTech - qui a choisi d’implanter une unité de production vaccinale à ARNm à Kigali, inaugurée en décembre 2023. Ce site sera équipé de deux BioNTainers et devrait employer 100 personnes d’ici à fin 2024. BioNTech prévoit de terminer la construction du site en 2024 et de commencer la production de lots de vaccins à ARNm pour la validation des processus en 2025. A l’inverse du Rwanda, rien ne filtre sur un projet d’installation de pointe de production de vaccins au Sénégal. Le choix stratégique de ces deux pays est dû à la stabilité politique, volonté réformatrice et vision à long terme pour leur développement industriel et sanitaire. «Le Ghana est sur le point de suivre », a déclaré Jutta Urpilainen. Le type d’installation choisi, clés en main représente un premier pas vers une souveraineté vaccinale accrue dans ce pays. « Avec cet investissement de plus de 800 millions de dollars, nous réaffirmons notre engagement en faveur de l’autonomie sanitaire de l’Afrique et de la préparation mondiale aux futures menaces sanitaires», a souligné Jutta Urpilainen. D’autres pays pourraient bénéficier de ces financements.

              Le Maroc, en pole position

Bien qu’il ne soit pas cité nommément, le Maroc figure en bonne place pour bénéficier de ces financements. Réputé pour son secteur industriel, le Royaume chérifien pourrait également tirer parti de cette dynamique. Le Maroc développe activement une industrie pharmaceutique locale, y compris dans le domaine des vaccins. Avec le soutien financier de la Banque européenne d’investissement, l’usine Maroc Biotechnologies initialement baptisée Sensyo Pharmatech, est en construction pour produire des vaccins à ARN messager. Le pays explore les moyens de renforcer la coopération avec l’institut indien des sérums. Par ailleurs, il y a le Kenya qui affiche ses ambitions,.

             Si les annonces formelles d’implantations se précisent, l’heure sera à la mise en chantier concrète des infrastructures industrielles dans les pays concernés. 

Noël Ndong

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