Festival Nzietolo ya cindima : les étudiants de Kisantu trouvent leur compte

Cinéaste, jusqu’ici réalisateur des films documentaires, Pepy Wane Sinda a donné le ton de la seconde édition de la rencontre dont il est l’initiateur. Il a choisi de faire précéder la projection d’ouverture par un entretien avec une cinquantaine de jeunes élèves et étudiants de Kisantu. Il l’a inscrit dans la continuité de la démarche entreprise l’an dernier quitte à « transmettre aux plus jeunes l’expérience acquise en matière de cinéma ». Le directeur du Festival Nzietolo ya cindima a cette fois focalisé son propos sur le cinéma documentaire, son domaine de prédilection. De manière sommaire, il leur a dit en un peu plus d’une heure « en quoi consiste un dossier d’un film documentaire ». Les étudiants en communication de l’Université Kongo ont manifesté plus d’intérêt pour le thème que leurs hôtes, les pré-finalistes et finalistes de l’Institut d’agronomie du Jardin botanique de Kisantu. Au travers une série de questions, ils ont demandé des précisions sur certains aspects de la matière développée.

Au nombre des accompagnateurs des étudiants, le Pr Jean-Claude Matumweni Makwala, enseignant en communication et journalisme à l’Institut facultaire des sciences de l’information et de la communication (Ifasic) de Kinshasa, venu assurer ses enseignements à l’Université Kongo a apprécié cet aspect didactique du festival. Et le professeur de l’exprimer aux Dépêches de Brazzaville de la sorte : « Dans le cadre des cours, les étudiants apprennent la théorie. C’est vrai que l’on fournit un effort pour y adjoindre la pratique mais la formation est beaucoup plus théorique. Et là, ils ont l’occasion de rencontrer quelqu’un qui s’est frotté au terrain, ce qui n’est pas courant. C’est une expérience qu’ils ne réalisent pas toujours ».

Intéressant pour les étudiants

L’expert en communication et journalisme voit un avantage dans la poursuite du Festival Nzietolo ya cindima à Kisantu. « Je crois que l’évènement est vraiment intéressant pour les étudiants. Ce, d’autant plus qu’il est appelé à se reproduire chaque année. Cela leur permettra d’y revenir à chaque fois, discuter avec Pepy Wane pour avoir les échos du terrain, question de savoir comment les choses se passent concrètement. Et aussi une manière de pouvoir s’assurer que les théories apprises pendant les cours de cinéma ou de radiotélévision sont effectivement applicables sur le terrain pour savoir quels sont les écueils auxquels l’on est confronté et les moyens de les surmonter », nous a-t-il dit.

Par ailleurs, soulignant que « ce genre d’expérience est toujours utile pour les étudiants », le Pr Jean-Claude Matumueni est même allé jusqu’à suggérer la possibilité, pour les éditions prochaines, de faire une jonction avec l’université. « J’aimerais bien qu’a l’occasion de mes enseignements, puisque le festival tombe dans la période où moi-même je viens les assurer, que l’on puisse inviter nos étudiants ici. Mais je crois qu’il serait intéressant qu’il se fasse aussi un mouvement dans le sens inverse. Que le directeur du festival vienne également à l’université », nous a-t-il confié. Il envisage à cet effet qu’il faille «prévoir peut-être que le festival soit exporté pendant quelques heures à l’université pour permettre le déroulement de certaines activités sur place et pour avoir un peu plus de participants ». Et de manière plus générale, il a pensé « qu’il faudrait peut-être aussi donner une certaine ampleur au festival encore à ses débuts ». Et le Pr Matumueni d’espérer « qu’avec la troisième, la quatrième Pepy lui aura donné une plus grande extension ».

À titre de rappel, le Festival Nzietolo ya cindima qui parcourt actuellement le Bas-Congo est une production cinématographique organisée par P&G cinéma, culture et media dans l’optique de promouvoir le 7^e art congolais et africain. Aussi réserve-t-il un espace à l’initiation des jeunes à la pratique de cette discipline artistique par le biais d’échanges avec des professionnels du domaine. La première édition ouverte dans le même cadre que la présente avait connu la participation notamment du critique Olivier Barlet et d’Antoine Yvernault, attaché audiovisuel de l’ambassade de France. L’auditoire alors composé des pré-finalistes et finalistes du College Kubama, de l’Institut d’agronomie du Jardin botanique de Kisantu et des étudiants avait assisté à des exposés sur les préalables à connaître sur le thème « Jeunes du Bas-congo et cinéma ».