France : Christiane Taubira a jeté l'éponge

Mercredi 27 Janvier 2016 - 16:52

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Christiane Taubira, opposée à la déchéance de la nationalité,  n’est plus ministre de la Justice, Garde  des Sceaux. Sa démission aurait été actée entre le président François Hollande et le Premier ministre Manuel Valls et la Garde des Sceaux elle-même.

Les trois auraient conclu que la position de la ministre de la Justice démissionnaire au sein du gouvernement n’était plus tenable au moment où la réforme constitutionnelle entrait dans sa dernière ligne droite. La décision aurait été prise hier aux environs de 23 h00 au moment où Manuel Valls a rejoint  François Hollande  lors de l’atterrissage de son avion de retour d’une visite d’Etat en Inde.

Christiane Taubira sera remplacée par le député socialiste Jean-Jacques Urvoas, président de la commission des lois à l’Assemblée nationale, un proche de Manuel Valls. La passation de service pourrait avoir lieu cet après-midi. Jean-Jacques Urvoas a une bonne connaissance des dossiers de la justice. Il a rédigé plusieurs projets de loi antiterroristes, et il a été en charge du compromis sur l’épineux dossier de la déchéance de la nationalité.

Avant de recevoir le Premier ministre ce matin, le chef de l’Etat a reçu en tête-à-tête Christiane Taubira. Femme de convictions, cette Guyanaise de 63 ans a marqué son opposition à la déchéance de nationalité, une mesure qui doit être inscrite dans la loi. Celle qui disait : « parfois résister c'est rester, parfois résister c'est partir, par fidélité à soi » ne cachait pas sa « fierté » d’avoir  fait gagné à la Justice  « en solidité et en vitalité »,  aura avalé des couleuvres, notamment lors des débats ouvrant le mariage aux couples de personnes du même sexe. Mais elle s’est toujours faite respectée.

Christiane Taubira restera le seul ministre sous la Vè République à pouvoir tenir un discours de plus d’une heure sans un bout de papier. Celle qui répondait  par l’humour à l’acharnement du député Eric Ciotti, ou qui mettait toujours de la poésie dans son discours, aura fait avancer maintes causes, en secourant « le mammouth ».

On se souviendra de son discours magistral du 29 janvier 2013 à l’Assemblée nationale où elle avait conclu en citant Léon-Gontran Damas : « l’acte que nous allons accomplir est beau comme  une rose dont  la Tour Eiffel assiégée à l’aube voit s’épanouir enfin les pétales », rentrant  ainsi dans l’histoire de la France par la grande porte. 

Noël Ndong

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