Grand écran : Kindoki engage le débat sur la sorcellerie

L’adaptation au cinéma qu’a faite le réalisateur du drame tragique qui, le jour de Noël 2010 à Forest Gate, avait conduit au décès par noyade de Kristy Bamu est sa manière de dénoncer les violences infligées aux enfants accusés de sorcellerie. La tragédie qui, l’on se souviendra, avait en son temps défrayé la chronique à Londres fut fortement médiatisé sur la toile. Elle avait scandalisé plusieurs personnes, mettant en exergue une réalité souvent tue. Les différentes communautés congolaises de la diaspora et, particulièrement, celle de Londres dont fait partie le réalisateur s’étaient trouvées fort ébranlées à sa suite. Et donc, la réalisation de Kindoki était également une manière de souligner que les faits décriés n’étaient pas une pratique approuvée dans le milieu. Une réaction des Congolais alors mal vus et pointés du doigt.

À l’issue de la projection Mania Tambwe a dit trouver important de ramener le débat sur la sorcellerie sur la place publique d’avis qu’il s’agit d’un problème d’ordre social à considérer avec plus de sérieux par tous. Certain qu’il convient à présent de ne plus le tenir pour tabou et d’en discuter hors du cercle fermé de l’Église ou des familles concernées comme c’est souvent le cas à ce jour.

Un agenda est en cours d’élaboration autour du film Kindoki qui tient lieu de plaidoyer en faveur des enfants accusés à tort de sorcellerie. La campagne à venir consistera en une série de projections dans les écoles et autres centres culturels, a souligné la réalisatrice Nolda Di. Masamba. Produit par Hilary Makila, le court métrage avait été l’objet d’une précédente présentation le 11 juin 2015 à Broadway.