Guerre des monnaies : le yuan chinois, une monnaie qui gagne l’Afrique et affaiblit le dollar

Mardi 28 Avril 2015 - 12:09

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Utilisé de plus en plus comme monnaie de règlement et de réserve en Afrique, le yuan chinois s’internationalise et gagne progressivement l’Afrique subsaharienne grâce aux relations économiques entre le continent africain et l’empire du milieu.

Le Ghana, le Nigeria, Maurice, le Zimbabwe et l’Afrique du Sud ont répondu positivement à l’utilisation du billet rouge comme monnaie de règlement et de réserve. À l’occasion de la visite du ministre chinois des Affaires étrangères en Afrique du Sud, une plate-forme d’échange a été mise en place entre le yuan et le rand sud-africain, pour permettre de faciliter les transactions entre les deux monnaies.

L’utilisation croissance du yuan comme monnaie de règlement et de réserve en Afrique s’expliquerait essentiellement par le volume croissant des échanges commerciaux entre la Chine et le continent, multipliée par 20 depuis 2000, et dépassant de 200 milliards de dollars en 2013, soit près le double de celui avec les États-Unis. Une partie importante des échanges qui lient l’Afrique à la Chine est libellée en yuan via l’Eximbank, la banque chinoise d’import-export.

Un millier de banques dans quatre-vingt-cinq pays se serviraient déjà du yuan pour leurs transferts. Ainsi, la banque sud-africaine Standard Bank, dont la banque chinoise ICBC est actionnaire à hauteur de 20 %, autorise déjà les règlements commerciaux en yuan dans seize pays  africains et prévoit qu’au moins 50 % des échanges entre la Chine et l’Afrique seront libellés en yuan d’ici 2016.

Du coup, en finançant ses investissements, la Chine renforce ses capacités monétaires, imposant le yuan comme une monnaie étalon. Ce qui affaiblit le dollar américain. De nombreuses banques centrales africaines, comme celle du Nigeria, ont d’ores et déjà l’équivalent de 10 % de leurs réserves en devises étrangères libellées en yuan.

Par ailleurs, la Chine va s’appuyer sur la future Banque asiatique d’investissement dans les infrastructures qu’elle a lancée pour accélérer la cadence de l’internationalisation de sa monnaie. Cinquante-sept pays dont l’Afrique du Sud et l’Égypte font partie des membres fondateurs de cette nouvelle institution.

Noël Ndong