Immigration : 4300 morts en Méditerranée cette année selon le HCRJeudi 11 Décembre 2014 - 13:38 Les téméraires traversées des migrants ont coûté la vie à plus de 4000 d’entre eux, morts par noyade, froid ou faim : un record ! Depuis le début de l’année, à bord de leurs embarcations de fortune, les migrants (une majorité d’Africains originaires d’Erythrée, mais les certitudes en ce domaine ne sont pas des garanties !) viennent par vague sur les côtes italiennes pour tenter de gagner l’Europe. Partant surtout de petits ports de fortune de Libye, les migrants ne reculent devant aucun temps, chaud ou froid. Mais cette témérité leur a valu un record macabre cette année : 4300 morts ! Selon le dernier rapport du Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés, HCR, sur les 348.000 personnes qui ont risqué leur vie cette année pour émigrer au-delà des mers dans le monde, c’est en Mer Méditerranée qu’on a compté le plus de morts. C’est la traversée la plus dangereuse, soulignent les humanitaires. Le phénomène des migrations vers des zones de relative prospérité intéresse à peu près tous les continents. La zone frontalière entre les Etats-Unis et le Mexique est le point de passage attitré pour les migrants venant d’Amérique latine. En Asie du Sud-est, des flux provenant du Bangladesh ou de Birmanie (Myanmar), soit quelque 54.000 personnes selon les chiffres, tentent de passer chaque année en Thaïlande ou en Malaisie. La Corne de l’Afrique est traditionnellement aussi une zone d’émigration vers les pays du Golfe par le Golfe d’Aden et la Mer Rouge. Mais, souligne-t-on, c’est la première fois que les migrants en provenance des deux pays « exportateurs » de migrants, Erythrée et Syrie, sont devenus majoritaires parmi les personnes comptabilisées vers l’Europe. On a dénombré 207.000 hommes, femmes et enfants venant de ces deux pays sur les côtes italiennes de Sicile. Et parmi eux, ainsi qu’on peut le voir de semaine en semaine, un nombre effroyable de morts. Cela a révolté le pape François qui ne veut pas que " la Méditerranée soit devenue un véritable cimetière » pour les migrants". L’ONU estime que les chiffres révoltants de ces morts sont comme une invite à ne pas considérer les hommes et les femmes qui fuient leurs pays pour des raisons diverses comme de simples « dommages collatéraux » d’un contexte de mondialisation. Le HCR, par la voix de son Haut-Commissaire Antonio Guterres, qualifie de « honteuse et malhonnête la ‘mentalité’ d’envahissement entretenue en Europe par les partis populistes face à l’immigration». Le contexte actuel invite au contraire à privilégier la protection des vies humaines. Lucien Mpama |