Justice internationale : reprise du procès de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé devant la CPILundi 7 Mars 2016 - 13:31 Deux semaines après sa suspension, le procès de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé a repris, le lundi 7 mars, devant la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye, au Pays-Bas. L’ex-président ivoirien, Laurent Gbagbo et son bras droit comparaissent pour répondre à quatre chefs d’accusation de crimes contre l’humanité découlant de leur rôle présumé dans les violences post-électorales entre 2010 et 2011. La présente étape qui durera au moins quatre jours est consacrée à l’audition du cinquième témoin de l’accusation qui, en dehors des mesures habituelles de confidentialité, veut être plus vigilants après la diffusion par erreur, des noms de quatre de ses témoins. C’était lors de la deuxième semaine d’audiences. Quant au nombre de ces témoins, l’accusation compte en présenter 138, en plus de 10 000 pièces à conviction. Par ces nombreux témoins, l’accusation entend démontrer que pour vouloir se maintenir à tout prix au pouvoir, Laurent Gbagbo avait planifié et ordonné une série d’attaques meurtrières, menées par une organisation composée de forces de sécurité, milices, mercenaires et mouvements de jeunes. Pour ce qui concerne Charles Blé Goudé, l’accusation veut prouver qu’il était au cœur du cercle restreint qui pilotait le dispositif susmentionné, comme l’avait dit le procureur à l’ouverture du procès. Les avocats de la défense dénoncent jusqu’à ce jour, « une vision partiale de la crise », et accusent Alassane Ouattara d’avoir pris le pouvoir par la force, avec l’appui de la France. Pour clore les discours d’ouverture du procès, Charles Blé Goudé avait déclaré : « Aucune goutte de sang ne crie contre moi » Les violences fratricides et sanglantes avaient éclaté en Côte d’Ivoire à la suite de disputes entre la mouvance présidentielle de l’époque que dirigeait Laurent Gbagbo et le camp de l’actuel président en exercice, Alassane Dramane Ouattara. Perdant du scrutin, Laurent Gbagbo avait refusé de quitter de pouvoir. Il en était résulté des combats entre leurs partisans, qui se sont soldés par la mort de quelque 3000 personnes et à plus d’un million de déplacés. Arrêté en 2011 et détenu depuis lors à La Haye aux Pays-Bas, Laurent Gbagbo maintient jusqu’à ce jour son innocence dans cette affaire. Outre son pays, la Côte d’Ivoire, la CPI a ouvert des enquêtes dans huit pays africains depuis son entrée en fonction en 2003. Il s’agit notamment du Kenya, dont le président Uhuru Kenyatta a été le premier chef d’État en exercice à se présenter devant les juges de la CPI le 8 octobre, de la Libye, du Soudan, de la République démocratique du Congo, de la Centrafrique, de l’Ouganda et du Mali. Ce qui vaut des critiques à la cour, notamment de la part de l’Union africaine qui l’accuse de mener « une sorte de chasse raciale ». Les poursuites de la CPI qui font couler beaucoup d’encre concerne, entre autres, l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, son épouse Simone et le Leader des Jeunes patriotes, Charles Blé Goudé, tous soupçonnés de crimes contre l’humanité commis lors des violences post-électorales dans leur pays entre décembre 2010 et avril 2011 ; Seif al-Islam, fils de l’ex-dirigeant Mouammar Kadhafi et l’ancien chef des renseignements libyens, Abdallah al-Senoussi pour crimes contre l’humanité, commis lors de la répression de la révolte de 2011, qui s’est transformée en guerre civile (15 fév-23 oct) ; les chefs de milices de la République démocratique du Congo, dont Germain Katanga et Mathieu Ngudjolo Chui, accusés de crimes contre l’humanité et crimes de guerre qui sont jugés depuis novembre 2009 pour l’attaque d’un village en 2003. Notons aussi le procès de Thomas Lubanga, accusé de crimes de guerre pour enrôlement d’enfants soldats en 2002-2003, qui a pris fin en août 2011. Le président Omar el-Béchir du Soudan est quant à lui aussi accusé de crimes contre l’humanité et crimes de guerre au Darfour, région ouest de son pays déchirée depuis 2003 par une guerre civile, ayant fait plus de 300 000 morts selon l’ONU. L’ancien vice-président de la RDC, Jean-Pierre Bemba est détenu depuis 2008 par la CPI. Il est jugé pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis entre octobre 2002 et mars 2003 par sa milice en Centrafrique où elle était venue soutenir les troupes du président Ange-Félix Patassé, en butte à une rébellion de François Bozizé. Il faut aussi parler de l’Ouganda, puisque la CPI a émis en 2005, des mandats d’arrêts contre Joseph Kony et d’autres hauts commandants de l’Armée de résistance du seigneur (LRA) pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre présumés dans ce pays, notamment pour enrôlement d’enfants soldats et esclavage sexuel, commis entre 2002 et 2004. Nestor N'Gampoula Notification:Non |