Justice : le Dr Denis Mukwege salue l’arrestation de Roger Lumbala

Mercredi 6 Janvier 2021 - 16:11

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Pour le Congolais Prix Nobel de la paix, cette action de la justice française est « un pas important pour la justice internationale ».

Dans un communiqué émis le 5 janvier 2021 à partir de Bukavu, dans le Sud-Kivu, le Prix Nobel de la paix, Dr Denis Mukwege, a indiqué que « l’arrestation et la mise en examen de Roger Lumbala est un pas important pour la justice internationale et la lutte contre l’impunité ». Ce gynécologue congolais qui insiste, depuis un certain temps, sur la mise en application du Rapport Mapping des Nations unies, pense qu’il n’y aura pas de paix en République démocratique du Congo (RDC) sans justice.

Le Prix Nobel de la paix, qui a salué l’engagement du parquet national antiterroriste de Paris pour avoir initié cette mise en examen, dit, en outre, s’attendre à ce que d’autres Etats européens suivent l’exemple de la France, en initiant des procédures judiciaires similaires.

Cette mise en examen de l’ancien chef de guerre et rebelle congolais, Roger Lumbala, est une première prononcée dans le cadre d’une procédure judiciaire ouverte sur la base du Rapport Mapping.

Mettre fin aux massacres dans l’est de la RDC

Pour le Dr Denis Denis Mukwege,  l’impunité constitue l’une des causes principales de la perpétuation des massacres sur le territoire congolais dont le plus récent date du 1er janvier 2021 où seize personnes ont été sauvagement tuées à Beni, dans le Nord-Kivu.

De l’avis de ce médecin congolais et d’autres personnes encore dont celles regroupés au sein des différents mouvements citoyens actifs au pays, la mise en application du Rapport Mapping établi par les Nations unies peuvent conduire à mettre fin à cette situation des massacres à répétition déplorée.

Le Congolais Prix Nobel de la paix invite également, en parallèle, les Etats européens à soutenir la RDC pour initier un processus de justice transitionnelle, afin de garantir aux victimes leurs droits à la justice, à la vérité, à des réparations et à des garanties de non-répétition.

Roger Lumbala, placé en détention provisoire, rappelle-t-on, a été mis en examen par le Parquet national antiterroriste de Paris, en France, pour complicité de crimes contre l’humanité et de participation à un groupement formé en vue de la préparation des crimes contre l’humanité. Les faits lui reprochés se sont déroulés entre 2000 et 2003 dans les provinces de l’Ituri et du Haut-Uélé, dans le nord-est de la RDC. A l’époque, note-t-on, Roger Lumbala était à la tête du Rassemblement congolais pour la démocratie-national (RCD-N), un mouvement rebelle soutenu par l’Ouganda.

Parmi les réactions positives face à cette arrestation, il y a celle de l’ONG Justicia, qui demande également que les autres personnalités citées dans le même rapport soient poursuivies pour lutter contre l’impunité et rétablir les victimes dans leurs droits. « Justicia a saisi l’opportunité pour demander au Conseil de sécurité des Nations unies ainsi qu’à l’Union européenne et l’Union africaine de mettre tout en œuvre que la création d’un tribunal spécial pour la RDC ait lieu, afin de lutter efficacement contre l’insécurité et les crimes graves qui sont commis dans ce pays », a affirmé le président de cette ONG, Me Timothée Mbuya.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Roger Lumbala /DR

Notification: 

Non