Le Cardinal Tauran nommé camerlingue de l’Eglise catholique

Le pape François a nommé samedi “Camerlingue de la Sainte Eglise romaine” le cardinal français Jean-Louis Tauran. Quoique malade, atteint par la maladie de parkinson, le cardinal Tauran est, à 71 ans, une des pièces maîtresses du gouvernement du Vatican où il a en charge le portefeuille stratégique du dialogue avec les autres religions. Le pontificat actuel mettant l’accent sur le refus et la condamnation des violences au nom de Dieu, le cardinal Tauran a été souvent projeté au premier rang dans les zones où les chrétiens subissent violences et persécutions du mouvement extrémiste de l’Etat islamique notamment.

Suivant l’ordonnancement de l’administration de l’Eglise catholique, le cardinal-camerlingue est un personnage central dans la période qui va de la date du décès d’un pape jusqu’à l’élection de son successeur par un conclave (réunion de cardinaux). Il gère et administre les biens et les droits temporels du Saint-Siège. Alors que les fonctions de tous les collaborateurs nommés par le pape défunt (ou démissionnaire) cessent avec celui-ci, le camerlingue conserve les siennes. Il appose les scellés sur la chambre du défunt, annonce la mort du pape et autorise les photographes à venir prendre la dernière image de celui-ci pour les archives etc…

Annonçant la mort d’un pape, il est aussi celui qui annonce au monde l’élection de son successeur. C’est ainsi qu’en février de l’an dernier le monde a pu déjà voir le cardinal Tauran sur tous les écrans de télévision annoncer le fameux « Habemus papam » (Nous avons un pape !) puisque le pape précédent, Benoît XVI, l’avait déjà fait camerlingue dans son gouvernement. Le cardinal Tauran connaît le Moyen-Orient et les enjeux de la collaboration avec les autres religions. Il n’hésite pas à tancer en des termes verts ceux de ses interlocuteurs musulmans se montrant trop peu empressés à considérer les chrétiens comme des croyants eux aussi.