Le pape aux évêques du Gabon : « Défendez les plus faibles !»

En visite au Vatican depuis la semaine dernière, les évêques du Gabon ont rencontré le pape François mardi matin. Leur démarche s’inscrit dans le cadre du pèlerinage que les évêques catholiques sont tenus d’effectuer sur le tombeau des apôtres à Rome tous les cinq ans, la visite dite Ad limina. Ils disent au chef de l’Eglise catholique les difficultés rencontrées dans la gestion de leurs diocèses et reçoivent de celui-ci, pasteur de l’Eglise universelle, les recommandations qu’il pense devoir leur faire pour la bonne marche pastorale des fidèles qu’ils ont en charge.

« N’hésitez pas à hausser le ton », leur a recommandé le pape parlant du devoir chrétien de défendre les plus faibles contre les violences de toutes sortes. « N’hésitez pas à défendre la sacralité de la vie », a encore dit le pape François. Pour le Souverain pontife, l’Eglise doit se vivre comme famille de Dieu. Cela « doit se traduire notamment par un réel souci de s’immuniser contre le danger pernicieux des considérations tribales et ethniques discriminatoires qui sont la négation même de l’Évangile ». Appelé à servir les fidèles dans leurs diversités d’origine et de situations, le prêtre catholique sera d’autant plus crédible qu’il sera disponible pour tous, à équidistance.

Puis, tout comme ses prédécesseurs, le pape François a fortement invité les évêques gabonais à apporter un soin particulier à la formation des futurs prêtres, à savoir discerner entre les vocations vraies et les appels éphémères provoqués par la seule recherche de notoriété ou de confort matériel. « Ce discernement et la formation des séminaristes doivent s’ancrer d’abord sur l’Évangile et puis sur les vraies valeurs culturelles de leur pays, sur le sens de l'honnêteté, de la responsabilité et de la parole donnée », a-t-il rappelé.

A noter qu’après les évêques du Gabon, ce sera le tour de ceux du Congo-Brazzaville d’effectuer à partir de lundi prochain leur visite Ad limina au Vatican.  Beaucoup de conférences des évêques d’Afrique centrale sont déjà venues à la rencontre du pape pour cette formalité : le Cameroun, la Guinée Equatoriale, la République démocratique du Congo etc… Ce sera la première rencontre officielle de l’ensemble des évêques du Congo avec le pape qui n’est à la tête de l’Eglise catholique que depuis deux ans. Mais individuellement certains d’entre eux, notamment leur président Mgr Louis Portella de Kinkala, ont déjà eu l’occasion d’échanger avec le pape sur divers sujets pastoraux.