Ligue africaine des champions : Rémy Ayayos Ikounga estime que le parcours sera long et difficile

Les Dépêches de Brazzaville : La qualification des Léopards à Kigali, est-ce un résultat venu de Dieu, de la maturité de l’équipe ou de la solidarité nationale ?

Rémy Ayayos Ikounga : Toutes ces données nous sont positives. Nous remercions Dieu tout puissant qui ne cesse de bénir cette équipe et de nous accompagner dans tout ce que nous entreprenons. Mais la maturité, je l’ai constatée évidemment comme vous tous quand l’équipe était menée. Il fallait un sursaut d’orgueil et une manière de jouer plus offensive. Le résultat que nous avons obtenu est plutôt favorable mais il nous permet aussi de tirer les enseignements majeurs. C'est-à-dire aujourd’hui, l’AC Léopards sur le plan continental n’est plus une inconnue mais une équipe qui est attendue par les adversaires de façon très sérieuse. Et tous nos adversaires se préparent à nous rencontrer avec un engagement tout à fait particulier, parce que nous avons maintenant un nom sur l’échiquier continental. Et nous n’avons plus cette donnée importante qui était comme l’avantage de l’arrivée par surprise ou de la découverte.

LDB : Comment avez-vous apprécié le football rwandais ?

R.A.I. : Le football rwandais, pour parler le langage qui est devenu familier aujourd’hui, est un football émergent. Il y a vingt ans on ne parlait pas du football rwandais sur le continent. Mais à l’Est de l’Afrique au Rwanda, au Burundi, en Ethiopie, en Ouganda, le football se développe très vite avec des infrastructures adéquates, vous l’avez constaté vous-même. Pour nous c’était un challenge très important. Bien que blessé à domicile, je ne doutais pas de la capacité de mes joueurs de relever le défi au Rwanda. Ce n’est pas la première fois que nous avons pu nous qualifier à l’extérieur. J’en suis très heureux.

LDB : Heureux de la qualification, mais le plus dur reste à faire…

R.A.I. : Aller le plus loin possible c’est l’objectif primordial. Je l’ai dit et répété mais il faut se dire aussi que nous nous attelons à mettre les moyens qu’il faut, le recrutement des joueurs évidemment a été fait. Il y a encore des cohésions à faire et à parfaire parce qu’il y a des joueurs qui sont venus d’horizons differents. Nous n’avons pas encore eu de matchs de championnat qui pouvaient nous permettre de mieux huiler le mécanisme. Mais qu’à cela ne tienne, je pense qu'avec l’effectif que nous avons, l’engagement, l’encadrement technique et grâce aux prières des Congolais, nous pourrions aller le plus loin possible dans cette compétition même si nous reconnaissons qu’elle n’est pas facile. Chaque année, elle est encore plus difficile parce que tous les pays et tous les clubs veulent aller le plus haut possible. Et vous avez vu au cours du Chan, qu’il y a des pays qu’on aurait dû sous-estimer mais qui ont fait de parcours tout à fait honorableS. Moi je pense que nous, Congolais, qui ne sommes pas les derniers nés en Afrique en matière de football, nous devons nous donner plus de chances encore d’aller le plus loin possible.

LDB. Que dites-vous aux joueurs et supporters du club ?

R.A.I. : Je remercie tout le public congolais. Je suis convaincu que le Céleste ne m’abandonne jamais. Les esprits me suivent partout où je suis et dans tous les combats que je mène. Ce n’est que le début d’un parcours qui sera long et difficile. Il faut le savoir. Il sera long et difficile, je le répète. Je compte sur la capacité des joueurs à intérioriser ce principe. Je leur ai dit. Et sur mon staff pour mieux affiner les plans et les tactiques qui doivent accompagner leur œuvre. Et surtout au public congolais, je lui dis qu’il ne s’agit pas d’être spectateur parce que vous avez vu, au Rwanda quand nous sommes rentrés dans le stade, nous avons eu à faire à un public très discipliné mais motivé, qui poussait son équipe. Cela manque parfois dans certains stades congolais. Le public de Dolisie je lui dis qu’il faut soutenir l’équipe de manière élégante et disciplinée, avec fair-play. Au Rwanda nous avons rencontré un public peut-être chauvin mais rangé derrière son équipe, ni agressif ni indiscipliné. Il était exemplaire et fair-play car bien qu’éliminé, nous n’avons pas connu de désagrément, de violences. Cela va tout à l’honneur du peuple rwandais que je salue au passage.