Lutte contre ébola: les humanitaires italiens plus que rassurantsLundi 20 Avril 2015 - 19:00 L’organisation Emergency, activement présente sur le terrain de la lutte contre la pandémie en Sierra Leone, se dit optimiste alors que l’OMS invite à la prudence. Pendant plus de huit mois, l’organisation italienne Emergenzy (Urgence) s’est déployée en Afrique de l’Ouest pour lutter pas à pas contre l’avancée de l’épidémie d’Ebola. En Sierra Léone, elle a monté des centres d’intervention et de mise en quarantaine ; elle a conduit l’administration des traitements expérimentaux. En Italie, elle a assisté dans une vraie lutte contre la montre son volontaire infecté du virus en Sierra Léone et rapatrié en urgence à Rome. Le Dr Fabrizio Pulvirenti, virologue d’une soixantaine d’années, est à ce jour le seul malade italien d’Ebola. Il a été déclaré guéri en janvier dernier. « Cette fois, ça y est : l’épidémie est sous contrôle », s’est réjoui vendredi dernier Gino Strada, fondateur d’Emergency « Il y aura sans doute une petite traînée, des cas sporadiques dans le pays (Sierra Léone) mais cette épidémie est vaincue en Afrique de l’Ouest. Notre centre n’a plus accueilli de malade ; il ne garde que quelques convalescents qui sortiront dans les prochains jours », a-t-il indiqué à Rome. « Merci à tout le personnel. Merci à toutes les personnes qui se sont engagées avec passion et professionnalisme. Merci à vous tous ! », a-t-il dit. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) est elle aussi d’avis que la décrue est enfin visible pour une maladie qui a causé la mort de 10.584 dans les trois pays touchés en Afrique de l’Ouest : Guinée, Sierra Léone et Libéria. « Nous sommes sur la bonne voie », a convenu le Dr Bruce Aylward, coordonnateur de la lutte contre Ebola à l’OMS, à Genève, invitant toutefois à ne pas baisser la garde. « De vrais progrès substantiels ont été enregistrés dans les dernières semaines mais il y a encore un risque réel », a- t-il prévenu. Signalons que 50% environ de nouveaux cas se déclarent encore en Sierra Léone et au Libéria parmi des personnes ayant été en contact avec un malade. Ce taux a néanmoins baissé en Guinée, signale- t-on. « Cela signifie que nous n'avons pas un contrôle complet » de la transmission, a indiqué le Dr Aylward. De son côté, Guglielmo Micucci, directeur de Amref Healf Africa pour l’Italie, invite lui aussi à une modération raisonnée même si les données incitent résolument à l’espoir. L’ONG, spécialisée dans les interventions sanitaires en Afrique, espère seulement que la communauté internationale ne fera pas comme elle a fait pour d’autres épidémies ayant touché l’Afrique, à savoir fermer les yeux sur les suites de cette catastrophe ou se détourner de l’Afrique en termes de développement et d’aides. Lucien Mpama |