Mali : la Coordination des mouvements de l'Azawad se désiste à signer l’accord d’AlgerLundi 13 Avril 2015 - 14:52 Alors que le gouvernement malien espérait que la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) allait signer l’accord d’Alger le 15 avril comme l’a récemment annoncé le Premier ministre, Modibo Keita, les groupes armés membres de cette alliance ont renoncé à le faire. Dans un communiqué, les rebelles du nord ont pris à contre-pied l’annonce du Premier ministre et prévenu que la CMA « ne pourra pas parapher le document dans son état actuel et à la date indiquée ». Pourtant, la semaine dernière, le chef du gouvernement avait réuni la classe politique et les acteurs de la société civile pour leur expliquer que la Coordination des mouvements de l’Azawad allait procéder à la signature du texte signé précédemment par les groupes armés proches de Bamako et le gouvernement. Certaines sources font état de ce que la médiation dirigée par l’Algérie aurait transmis au gouvernement malien un courrier confirmant cette prochaine signature. Cette versatilité de la CMA qui se désiste quelques jours seulement après avoir accepté de parapher le texte est fortement critiquée par la communauté internationale. Les groupes armés membres de la CMA exigent la prise en compte préalable des amendements aux textes présentés à la médiation. Selon le ministre des Affaires étrangères malien Abdoulaye Diop, la CMA avait demandé un délai d’une semaine à 10 jours pour aller consulter sa base, à compter du 1er Mars. Ce que la médiation a accepté allant jusqu’à leur donner plus de temps. Mais pour Bamako qui s’attendait à ce que le délai du 1er mars soit respecté, c’est plutôt le moment de remettre sur la table la menace de sanctions contre la Coordination, en vue de faire avancer le processus de paix. Le dernier round des pourparlers de paix entre le gouvernement et les groupes armés du nord Mali s’était tenu dans la capitale algérienne avec le soutien de la médiation comprenant les pays de la région (Burkina Faso, Mauritanie, Niger et Tchad), ainsi que l’UA et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). S’y ajoutent les Nations unies, l’Union européenne (UE) et l’Organisation de la Coopération islamique (OCI). Rappelons que depuis la reconquête militaire du nord et le retour à l’ordre constitutionnel, le Mali tente de retrouver en vain son unité. En dépit de la volonté affichée par les autorités actuelles du pays, la sécurisation de la partie nord pose toujours problème d’autant que plusieurs groupes armés continuent à agir de façon sporadique dans la région, notamment à Kidal. Nestor N'Gampoula |