Monde : conflit Etats-Unis-Russie, une menace immense pour l’univers

Mercredi 17 Juin 2015 - 17:45

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Depuis l’annexion de la Crimée et le déclenchement du conflit en Ukraine, les relations entre les Etats-Unis et la Russie ne cessent de se détériorer. La dernière démonstration de force entre les deux grandes puissances intervient lorsque le président Vladimir Poutine a annoncé le 17 juin le renforcement de sa force de frappe nucléaire russe en réponse au projet américain d’installation d’armes lourdes en Europe de l’Est. Cette décision a également déclenché la colère de l’Otan qui l’a qualifiée de « dangereuse ».

« La Russie doit se défendre avec ses forces armées et sa force de frappe si elle est menacée, car l’Otan arrive à ses frontières » a déclaré le président russe, Vladimir Poutine.

« Si quelqu’un place sous la menace certains de nos territoires, nous devons pointer nos forces armées et notre force de frappe vers les territoires d’où vient la menace. Dès qu’une menace surgit dans un État voisin, la Russie doit réagir de façon appropriée et mettre en œuvre sa défense de façon à neutraliser cette menace », a-t-il ajouté lors d’une rencontre avec son homologue finlandais Sauli Niinisto.

En effet, pour répondre aux différents exercices organisés par l’Otan (Organisation du traité de l’atlantique nord) dans l’Europe de l’Est depuis le début de la guerre civile en Ukraine, la Russie accélère son processus de militarisation.

Au forum militaire international Armée-2015, Vladimir Poutine a déclaré qu’ «Avant la fin de l’année en cours, plus de 40 nouveaux missiles balistiques intercontinentaux s’ajouteront à l’arsenal nucléaire de la Russie. Ces missiles pourront déjouer tous les systèmes de défense antimissiles, même les plus perfectionnés ».

La réaction de l’Otan ne s’est pas faite attendre. Elle a aussitôt condamné « l’arrogance nucléaire » de la Russie, qu’elle a traitée en même temps d’« injustifiée » et de « dangereuse ».

« Ce que fait l’Otan maintenant dans la partie orientale de l’alliance est quelque chose de proportionnel, de défensif, et qui est sur la même ligne que nos engagements internationaux », a dit le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg.

De son côté, le Pentagone a également révélé son intention de déployer en Europe de l’Est assez de chars, de véhicules blindés et d’autres armes lourdes pour équiper 5.000 soldats. En plus, il est prévu de créer un groupe « très mobile » de 30.000 soldats capables d’être rapidement déployés dans les pays Baltes, en Pologne, en Roumanie ou en Bulgarie en cas d’éventuelle agression russe.

« Pour le moment nous envisageons soit d’augmenter le nombre de troupes, soit de renforcer la rotation », a indiqué la secrétaire d’Etat américaine à la force aérienne, Deborah Lee James. Elle a aussi rélévé la possibilité de déployer en Europe des chasseurs américains F-22 Raptor de cinquième génération.

Une troisième guerre mondiale ?

Au vu de ce qui précède, on est en train d’assister à une nouvelle partie d’échec entre les américains et les russes. Pour arrêter ce processus, il est nécessaire que de véritables politiciens prennent rapidement des mesures concrètes.

Cette démonstration de force entre les deux grandes puissances du monde ne fait-elle pas craindre un retour à la guerre froide ? Et pourtant, ils avaient eu une énorme coopération depuis les années 1990 en matière de destruction des armes nucléaires qui se trouvaient sur les anciens territoires de l’Union Soviétique. Alors qui veut faire marche arrière ?

D’un côté, on a des armes lourdes et de l’autre des missiles intercontinentaux, finalement dans cette escalade aucun ne semble baisser la garde. Ce conflit pourrait s’étendre dans toute l’Ukraine, puis au continent européen, et marquer le début d’une troisième guerre mondiale. Il est donc temps d’arrêter la guerre au sud-est de l’Ukraine et d’éviter l’embrasement général.

Au lendemain de l’annonce faite par Vladimir Poutine d’un renforcement de la force de frappe nucléaire, un conseiller du Kremlin Louri Ouchakov a affirmé : « la Russie est opposée à une nouvelle course aux armements avec les USA. La Russie tente d’une façon ou d’une autre de réagir aux menaces potentielles, mais sans aller au-delà. Nous sommes opposés à toute course aux armements car cela affaiblirait nos capacités économiques. Nous sommes contre cela par principe ».

Du moins, l’escalade va continuer jusqu’à ce que les acteurs se rendent compte qu’on arrive à un point de non-retour comme on l’a vu dans la crise de 1961 dans les Caraïbes.

 

Yvette Reine Nzaba

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