Mondial 2014 : le Brésil ouvre le bal dans la polémiqueVendredi 13 Juin 2014 - 16:15 Hier soir, le coup d'envoi de la vingtième édition de la Fifa a été donné à São Paolo : après une cérémonie d’ouverture presque aussi courte que la robe de Jennifer Lopez, qui a interprété l’hymne officiel avec le Cubain Pittbull et la Brésilienne Claudia Leitte, le football a pris ses droits. Sans avoir respecté le droit à manifester des plus irréductibles opposants au Mondial, rapidement éparpillés par des gaz lacrymogènes. Mais c’est finalement dans la polémique que le Brésil a vaincu, tard dans la soirée, la Croatie 3-1. Car sans un arbitrage catastrophique, les Croates auraient probablement tenu les Auriverde en échec Après un hymne national vibrant repris en chœur par les joueurs et les soixante mille spectateurs de la São Paulo Arena, Neymar et ses coéquipiers, alignés dans un 4-2-3-1 prudent ont vite déchanté : en face d’eux, les Damiers croates sont agressifs, volontaires et bien en place dans un 4-3-3 qui passe aisément des phases défensives aux phases défensives. Les Croates bousculent le Brésil et poussent Marcelo à la faute Les coéquipiers de Lukas Modric prennent les Brésiliens à la gorge et se créent les deux premières occasions de ce Mondial : un tir de Kovacevic à la 1er et une tête au ras de la lucarne d’Olic à la 7e. Ce même Olic perce côté gauche, sans être inquiété par Alves et adresse en centre à terre pour Jelavic : celui manque sa reprise, mais pas Marcelo qui marque contre son camp, ce qui est une première historique pour un premier but de Coupe du monde (11e). Auteur de l’égalisation, Neymar aurait dû être expulsé auparavant Sonnés, les Auriverde sont sortis de leur torpeur par Paulino (20e), puis Neymar (22e). Mais ce dernier va surtout se distinguer par un coup de coude volontaire sur Modric (27e) mais n’écope que d’un jaune. Il faut pourtant être lucide : un autre joueur dans un autre contexte n’aurait pas échappé au rouge pour cet acte gratuit et volontaire. Las, deux minutes plus tard, au lieu d’être aux vestiaires, Neymar célébrait l’égalisation, fort belle il est vrai (1-1, 29e). L’arbitre valide le penalty obtenu sur une simulation grotesque de Fred À la pause, la « petite » Croatie tenait en échec le grand Brésil (1-1). Mais les pertes de balle grèvent un peu les belles intentions des Damiers. Dominés dans la possession du ballon, ils subissent mais tiennent bon pendant plus de 20 minutes que l’on peut qualifier de soporifiques. Jusqu’à ce coup de tonnerre et le penalty accordé par l’arbitre japonais, Monsieur Nishimura, abusé (ou pas) par la ridicule simulation de l’ancien Lyonnais Fred : au duel dans la surface croate, Lovren pose sa main sur l’épaule de Fred, qui s’écroule comme s’il avait subi une prise de judo de Teddy Riner. Les Croates ne baissent pas les bras, mais butent sur ceux de Julio Cesar Après que Fred eut remercié le ciel pour sa tricherie — il ne manque décidément pas de culot —, Neymar transformait le penalty, que Pletikosa, parti du bon côté, avait pourtant touché (2-1, 71e). Cette injustice flagrante, vue par plusieurs milliards de téléspectateurs, ne coupait pas les jambes des valeureux Croates, qui trouvaient Julio Cesar sur la voie de l’égalisation sur des frappes de Modric (86e) et Perisic (90e). Le brillant Oscar porte le coup de grâce Dans la continuité de cette dernière action, le Blues de Chelsea, Oscar, va finalement porter le coup de grâce, marquant d’une frappe placée après une percée axiale. Un but sur lequel il n’y avait, cette fois, rien à redire. Portés par le duo Neymar-Oscar, davantage que par la très onéreuse charnière Silva-Luiz, souvent dérangée par les Croates, les Brésiliens ont finalement remporté les trois points et s’évitent une bronca. La déception légitime de Niko Kovac est partagée par la planète foot Forcément déçu et révolté, Niko Kovac, le sélectionneur croate, expliquait après le match : « Tous ceux qui étaient dans le stade, les 2,2 milliards de téléspectateurs qui ont regardé le match à travers le monde ont vu qu’il n’y avait pas penalty. C’est dur de passer deux ans à préparer une compétition et de perdre comme ça. […] Autant leur donner la Coupe du monde et rentrer à la maison. C’est une question de respect. Un match d’ouverture exige de mettre un arbitre de top niveau, car on a des joueurs de top niveau dans les deux équipes. Le Brésil n’a pas besoin de l’aide des arbitres pour gagner. » Un avis partagé par de très nombreux passionnés de football, énervés mais pas surpris par l’arbitrage maison d’une Fifa dont le crédit et la réputation n’en finissent plus de diminuer. Camille Delourme Légendes et crédits photo :Auteur d'un doublé, le Brésilien Neymar a été l'artisan du succès brésilien face aux Croates, mais le Barcelonais aurait dû être expulsé dès la 27e minute pour un coup de coude volontaire sur Modric (© Rafael Ribeiro/CBF). |