Mondial 2014 : un beau match, une Italie gagnante et une Angleterre plaisante (groupe D)

S’il fait plutôt bon dans les villes de l’est du Brésil, Italiens et Anglais ont découvert la moiteur et la chaleur étouffante de Manaus : 34 degrés et un taux d’humidité avoisinant les 90%. Ajoutons à cela une pelouse tellement éparse qu’elle avait été peinte en vert pour lui donner un aspect plus luxuriant. Cela n’a pas empêché les vingt-deux acteurs de livrer une belle partie de football.

Une défense italienne affaiblie, une attaque anglaise enhardie

Les premières saillies sont anglaises, avec un tir puissant de Stearling qui finit dans le petit filet de Sirigu, qui doit ensuite s’employer sur une frappe lointaine mais cadrée d’Henderson (4^e et 5^e minutes). Il faut souligner que l’arrière-garde italienne est amoindrie par les forfaits de Buffon, admirablement bien suppléé par Sirigu, et de De Siglio, plutôt mal remplacé par un Paletta souvent pris de vitesse par les véloces Sturrige, Welbeck ou Sterling.

Le trio Welbeck-Sturridge-Sterling harcèle l’arrière-garde adverse

Si l’Italie et son milieu De Rossi-Pirlo-Verratti reprennent la possession de la balle, les occasions franches sont l’œuvre des Three Lions : demi-volée hors-cadre de Welbeck (12^e), percée sur la gauche de Sterling suivi d’un centre que Welbeck ne peut reprendre (22^e), centre en retrait de Welbeck pour Sturridge intercepté par Barzagli (24^e).

La feinte géniale de Pirlo et le missile sol-sol de Marchisio

L’Italie répond par une frappe juste au-dessus de Balotelli (23^e) puis ouvre le score à la 35^e : sur un corner, Verratti alerte Pirlo, laisse astucieusement filer le ballon entre ses jambes qui profite à Marchisio dont la frappe rasante et puissante trompe Joe Hart.

L’égalisation éclair de l’Angleterre

Moins de cent-vingt secondes plus tard, Wayne Rooney, lancé à gauche, déborde la défense transalpine et centre parfaitement pour Sturridge, oublié par Paletta, qui ajuste Sirigu à bout portant (1-1, 37^e). Les deux dernières actions de cette belle première période sont italiennes, avec cette tentative de lob géniale de Balotelli, excentré, dégagée sur sa ligne par Jagielka, puis une frappe de Candreva qui termine sa course sur le poteau (45^e+2).

L’inspiration de Super Mario, Candreva touche le poteau

La première mèche de la seconde manche est allumée par Sturridge dont la frappe terrible pousse Sirigu à la parade (49^e). Mais le réalisme reste une valeur italienne et dans la minute suivante, Balotelli double la mise de très belle manière : Candreva, encore lui, centre du gauche et trouve la tête du Milanais au deuxième poteau (2-1, 50^e).

Les coups francs de Baines et Pirlo auraient mérité meilleur sort

Les Anglais tentent de réagir, misant toujours sur la vitesse des flèches Sturridge-Rooney-Welbeck, mais le bloc azur ne cède pas. Même sur ce très bon coup franc de Baines sur lequel le gardien du PSG intervient à pic (77^e). C’est sur un coup-franc, à l’autre bout du terrain, que l’inusable Pirlo fermera le bal : à plus de 25 mètres, il touche la barre, montrant que le talent et la classe ne craignent pas toujours l’usure du temps qui passe (90^e+4).

L’Italie en patronne, l’Angleterre a tout pour plaire

Ce match très plaisant, peut-être le plus beau, avec celui Pays-Bas—Espagne, depuis le début du tournoi, s’achève donc sur ce succès italien. Mais les Anglais peuvent et doivent encore y croire : ils ont été convaincants et affronteront jeudi un Uruguay sonné par son revers face au Costa Rica.