Nigéria : Boko Haram défie à nouveau le pouvoir en placeLundi 24 Août 2015 - 18:42 Malgré la promesse du nouveau président nigérian Muhammadu Buhari faite lors de son investiture de démanteler Boko Haram, les attaques du groupe islamiste ont redoublé de violence.
Le chef de l’Etat Nigérian avait promis de s’intéresser aux racines du problème, affirmant avoir « l’intention de commander une étude sociologique pour déterminer les origines ainsi que les causes lointaines ou immédiates du mouvement ». Pourtant, la secte a encore recruté en masse dans de nombreux villages du nord, non loin de la zone d’où est originaire Muhammadu Buhari. La plupart de ces recrues sont des jeunes chômeurs, conquis par les quelques centaines de dollars proposés par les islamistes lors du recrutement des combattants. Encore samedi dernier, le chef de l’armée du Nigeria, le général Tukur Buratai, a échappé à une embuscade des éléments de l’Etat islamique en Afrique de l’Ouest, ex-Boko Haram. Nommé en juillet, le général Tukur Buratai visitait un contingent de l’armée à 45 kilomètres de Maiduguri, capitale de l’Etat de Borno, lorsque son convoi a été attaqué. Lors de la fusillade qui a suivi, dix insurgés islamistes et un soldat nigérian ont été tués, selon le porte-parole de l’armée, Sani Usman. Cette nouvelle vague de violence sonne comme un énième acte de défiance au pouvoir malgré la vaste offensive armée lancée depuis deux ans. Elle met en échec les efforts lancés depuis le début de l’année par les armées du Nigeria, du Tchad, du Cameroun et du Niger qui s’efforcent de contrer Boko Haram. Une Force d’intervention conjointe multinationale (MNJTF) de 8.700 hommes regroupant les quatre pays et le Bénin doit être déployée incessamment dans le nord-est du Nigeria et aux confins des frontières du Cameroun et du Tchad. Les chefs d’états-majors des cinq pays ont finalisé le 22 août à N’Djamena les détails du déploiement de cette force. Signalons que l’attaque contre l’armée Nigérian est intervenue à la veille de l’arrivée du secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon à Abuja pour commémorer la meurtrière attaque de Boko Haram contre le siège de l’ONU en 2011, qui avait fait 21 morts. Ban Ki-moon devait également s’entretenir avec le président nigérian Muhammadu Buhari, rencontrer la communauté d’affaires nigériane et des représentants des familles des lycéennes de Chibok, dont l’enlèvement en avril 2014 par Boko Haram avait provoqué une forte émotion internationale. Yvette Reine Nzaba Notification:Non |