Nigéria : le mouvement BringBackOurGirls entre angoisse et espoirSamedi 2 Mai 2015 - 14:00 L'armée nigériane a indiqué, le 28 avril, avoir libéré 200 filles et 93 femmes dans le nord-est du pays, dans un fief de la nébuleuse Boko Haram. Dès cette annonce, plusieurs milliers de tweets se sont précipités pour exprimer leur émotion, en cliquant sur hashtag BringBackOurGirls. L'armée ne précise pas si certaines d'entre elles faisaient partie des jeunes filles enlevées l’an dernier à Chibok. «Il n'est pour l'instant pas confirmé que les filles soient celles de Chibok. On vérifie l'identité des personnes libérées », a confié dans un communiqué le porte-parole de l’armée nigériane, Chris Olukolade. Avec l’élection du nouveau président, le général Muhammadu Buhari, l'armée nigériane a juré de détruire Boko Haram. Ces dernières semaines, les soldats nigérians appuyés par les militaires tchadiens et nigériens, ont réussi à prendre le dessus des islamistes de Boko Haram. Le kidnapping de 276 lycéennes à Chibok, le 14 avril 2014, avait provoqué de vives émotions au sein de la communauté internationale. Ces émois avaient poussé la première dame des États-Unis, Michelle Obama, à officialiser le mouvement devenu célèbre BringBackOurgGirls, autrement dit "ramenez nos filles". Le mouvement a pris une dimension internationale à tel point que sur la toile des ONG, responsables politiques, chanteurs, acteurs, anonymes, etc. ont manifesté pour obtenir la libération des lycéennes nigérianes. Rien que sur Twitter, le hashtag BringBackOurGirls a été mentionné dans plusieurs millions de tweets. La militante pakistanaise prix Nobel de la paix, Malala Yousafzai, Michelle Obama, la top-model Cara Delevingne ou encore le rappeur Diddy ont prêté leur image à ce mouvement en vue d’exprimer leur soutien aux adolescentes promises au mariage forcé et à l’esclavage. Graça Machel, la veuve de Nelson Mandela, a même rompu le deuil pour appeler le gouvernement nigérian et la communauté internationale à intensifier leurs efforts pour sauver les lycéennes. Depuis, une vidéo diffusée en mai 2014, montrant une centaine de filles entièrement voilées, récitant des sourates du Coran, jamais un tel évènement n'a pu susciter autant d'espoir aussi bien auprès des parents des filles enlevées qu'au sein de la communauté BringBackOurGirls. L’état-major des armées engagées contre la nébuleuse a affirmé, début mars, dernier avoir repéré où se trouvent les lycéennes, « mais qu'une opération de sauvetage serait trop risquée.» Selon l’ONG Amnesty international, au moins 2000 femmes et fillettes sont sous le joug du groupe islamiste Boko Haram. Beaucoup d’entre elles ont été forcées à se convertir à l’Islam, mariées contre leur consentement, et enrôlées de force dans les rangs des islamistes. Fiacre Kombo Légendes et crédits photo :-Image BringBackOurGirls |