Nigeria : les Nations unies plaident pour une assistance aux anciennes femmes otagesSamedi 23 Janvier 2016 - 13:45 Un groupe d’experts des droits de l’Homme des Nations unies qui vient d’effectuer une mission de cinq jours dans le nord-est du Nigeria durement touché par l’insurrection islamiste a appelé, le 23 janvier, les autorités du pays à assister les anciennes femmes otages de Boko Haram. Pour ces experts, suite à l’enlèvement des intéressées, il est « urgent que des mesures effectives soient prises pour faire face à la stigmatisation, à l’ostracisme et au rejet dont sont victimes les femmes et les enfants ». Le groupe d’experts spécialisés dans la protection de l’enfance, l’esclavage moderne et les questions de santé a recommandé que plus d’initiatives en termes de cohésion sociale et de réconciliation démarrent dès maintenant et s’intensifient au moment où une bonne partie de ces gens commence à rentrer. Il a néanmoins salué les efforts réalisés par le Nigeria pour retrouver les otages. Les émissaires de l’ONU ont par ailleurs déploré « le manque d’informations sur l’évolution des recherches des personnes enlevées, dont les filles de Chibok », une situation qui « reste préoccupante », selon eux. Depuis le début de son insurrection en 2009, Boko Haram utilise plusieurs tactiques contre le gouvernement et les populations, dont l’enlèvement de femmes et de jeunes filles ainsi que la conscription forcée d’hommes et d’adolescents. En avril 2014, par exemple, le groupe islamiste avait enlevé plus de 200 lycéennes de leur pensionnat de Chibok, une petite ville du nord-est du pays. Ce kidnapping fortement médiatisé et plusieurs autres, de femmes et de jeunes filles parfois mariées de force et souvent victimes de violences physiques et psychologiques ont été à maintes reprises dénoncés par les défenseurs des droits de l’Homme au Nigeria même et ailleurs. L’année dernière, des centaines d’otages ont été libérés suite à une offensive de l’armée nigériane contre les islamistes de Boko Haram. Depuis lors, plusieurs femmes et filles ont été placées dans des camps de déplacés où certaines ont pu recevoir un soutien psychologique. Malgré cela, certaines d’entre elles craignent d’être rejetées dans cette région à prédominance musulmane. D’où l’appel lancé par les experts pour la mise en place d’autres mesures dont la construction d’infrastructures scolaires et médicales, dans une région où des écoles ont souvent été rasées ou bien recyclées en camps pour déplacés, et les hôpitaux ont été attaqués. Rappelons qu’au Nigeria, l’insurrection islamiste a déjà fait plus de 17.000 morts et plus de 2,6 millions de déplacés. Nestor N'Gampoula Notification:Non |