Rwanda: référendum les 17-18 décembre sur la révision de la Constitution

Jeudi 10 Décembre 2015 - 10:45

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Ce vote par référendum devrait permettre à l’actuel président rwandais, Paul Kagamé, de se représenter pour briguer un troisième mandat à la tête du pays pour près de deux décennies supplémentaires.

D’ores et déjà, « le Conseil des ministres a approuvé l’instruction présidentielle fixant la date et l’objet du référendum », indique un communiqué du gouvernement. Le texte précise que les Rwandais se trouvant à l’étranger voteront, le 17 décembre, et ceux  résidant au Rwanda, le 18 du même mois.

Le Parlement rwandais avait déjà approuvé la réforme de la Constitution. Le Sénat l’avait adoptée à l’unanimité fin novembre, après la Chambre des députés( fin octobre). La révision de la Constitution de 2003 était prévisible depuis longtemps puisque le texte actuel ne permet pas au président Paul Kagamé de briguer un nouveau mandat en 2017 et de, potentiellement, diriger le pays jusqu’en 2034. Et pour être adoptée définitivement, cette réforme doit être soumise à un référendum, dont l’issue laisse peu de place au suspense compte tenu de la faiblesse de l’opposition.

Le projet de Constitution voté par les deux chambres du parlement fait passer de sept à cinq ans la durée du mandat présidentiel, tout en maintenant la limite du nombre des mandats à deux. Le texte entrera en vigueur à l’issue d’un nouveau septennat transitoire entre 2017 et 2024, pour lequel le président en exercice reste éligible, voire pour les deux quinquennats qui suivront.

A ce jour, quelque 3,7 millions de Rwandais ont signé des pétitions demandant le maintien au pouvoir de Paul Kagamé. Si les autorités rwandaises clament haut et fort que cette révision de la Constitution est le fruit d’une initiative populaire, de nombreux observateurs doutent de la spontanéité du mouvement populaire. Les analystes de la situation dans ce pays voient plutôt une manœuvre orchestrée par ses autorités pour plusieurs raisons.

Bien au départ, Paul Kagamé déclarait qu’il ne se représenterait en 2017 que s’il était plébiscité par son peuple. Fort de nombreuses voix qui se sont prononcées pour qu’il brigue un 3e mandat, le chef d’Etat a indiqué dimanche, lors d’une réunion rassemblant des cadres de son parti, le Front patriotique rwandais (FPR), que « sa décision serait basée sur le résultat du référendum ».

Malgré les critiques de la communauté internationale, avec les Etats-Unis et l’Union européenne en tête, estimant qu’un potentiel nouveau mandat de Paul Kagamé risque d’assombrir davantage les relations entre le Rwanda et les pays occidentaux, Kigali semble déterminée à organiser son vote référendaire.

Paul Kagame dirige le Rwanda depuis que sa rébellion tutsi avait mis fin au génocide de 1994 et chassé les extrémistes hutu du pouvoir. Il a été élu président en 2003 et réélu en 2010.

 

 

Nestor N'Gampoula

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