Sécurité maritime : Le Togo s’apprête à accueillir un sommet de haut niveau

Au-delà de l’aspect sécuritaire, ce sommet de haut niveau entend faire de l’espace maritime, le levier principal  du développement économique et social de l’Afrique. Il s’agira pour les chefs d’État et/ou de gouvernement de définir une stratégie commune de lutte contre l’insécurité maritime en Afrique, mais aussi de promouvoir l’économie bleue marine en vue de l’adoption d’une Charte définissant les bonnes conduites.

Selon les autorités togolaises qui accueillent le sommet, ses  enjeux stratégiques vont bien au-delà de la piraterie et englobent d’autres fléaux tout aussi préoccupants tels que la pêche illicite non déclarée et non réglementée ainsi que la pollution de l’environnement marin.

« Comment les promesses de développement de l’Afrique peuvent-elles être tenues, si des hommes sans foi ni loi et des réseaux criminels organisés, continuent impunément d’agresser les navires et leurs équipages au large de nos côtes, quand l’on sait que 80% des approvisionnements énergétiques transitent par les routes maritimes ? », s’interrogeait le président togolais, Faure Gnassingbé.

En effet, jugée préjudiciable pour nombre des pays côtiers, la piraterie maritime est à l’origine  d’une exploitation illégale des ressources halieutiques. Pour ce faire, la conférence sera une occasion de tirer sur la sonnette d’alarme.

Les chefs d’État et de gouvernements des 54 pays de l’Union africaine qui  se réuniront à Lomé, début novembre 2015, avec des experts et des leaders du monde économique, produiront une feuille de route sur la sécurité maritime en Afrique.

Appelé à capitaliser les résultats des sommets de Yaoundé (juin 2013) et des Seychelles (février 2015), ce sommet de Lomé permettra aux dirigeants africains de dégager une stratégie africaine de protection des mers et des océans. Objectif : garantir paix, sécurité et stabilité, et faire de l’espace maritime africain le levier principal d’un développement économique pérenne.

Deux principaux axes seront au menu de ces assises, notamment la coopération régionale et internationale sur la sécurité maritime, mais également les trafics illicites de tous genres dont celui de la pêche maritime qui, selon les estimations d’experts, fait perdre 170 milliards de francs CFA en Afrique de l’Ouest.

Cette thématique a comme ambition de créer un schéma de certification des captures à l’importation et à l’exportation des produits de la pêche. De plus, le sommet abordera l’utilisation des technologies existantes pour combattre la pêche illicite.

Pour le gouvernement togolais, la sécurité maritime ne doit seulement pas être appréhendée uniquement sous le prisme du risque et des dangers ; mais aussi et surtout comme un élément de développement des différents pays. D’où l’intérêt de la problématique annoncée à cette conférence.

Enjeu environnemental

Le Togo entend mettre sur la table des discussions la question de l’environnement et envisager la limitation de l’impact environnemental des ports et celle de la protection de la biodiversité des littoraux.  Il est établi que la  manipulation de vrac sec produit de la poussière qui peut par la suite contaminer l’environnement. De même, le transfert de liquides peut provoquer des fuites ou des déversements inattendus.

Étant entendu que la pêche contribue de façon vitale à la sécurité alimentaire et nutritionnelle de plus de 200 millions d’Africains et apporte des revenus à plus de 10 millions de pêcheurs, il est donc important de développer l’éco-conception maritime en anticipant les effets des infrastructures et en les intégrant aux écosystèmes.