Soudan du Sud : Alpha Oumar Konaré désigné Haut représentant de l’UA

D'après un communiqué de l’organisation panafricaine rendu public le 3 juin, cette décision de la présidente de la commission de l’UA, Nkossazana Dlamini-Zuma, a pour but de « renforcer la contribution de l’UA en vue de mettre un terme au conflit au Soudan du Sud et aux souffrances infligées aux populations civiles »

La présidente de la commission a justifié ce choix par l’immense richesse et expérience dont dispose Alpha Oumar Konaré. Il a été notamment président du Mali de 1992 à 2002, ensuite président de la Commission de l’UA de 2003 à 2007 et président du Haut Comité pour l’Égypte entre 2013 et 2014.

Engagé depuis les premières heures pour les causes et les idéaux panafricanistes, Alpha Oumar Konaré bénéficie d’un atout majeur dans la recherche pacifique pour aider à la sortie de crise les différents protagonistes au Soudan du Sud plongés dans la violence armée.

La nomination d’Alpha Oumar Konaré intervient au moment où le Conseil de sécurité de l’ONU se dit profondément « préoccupé par la situation sécuritaire et humanitaire  au Soudan du Sud ». Dans ce contexte, les membres du Conseil ont fait part de leur inquiétude face à l’évolution de la situation dans ce pays, notamment la décision prise par le gouvernement d’expulser le représentant spécial adjoint du secrétaire général et coordinateur humanitaire de l’ONU au Soudan du Sud, Toby Lanzer.

Le Conseil a souligné qu’une telle décision, prise immédiatement après l’appel lancé par le Programme alimentaire mondial  des Nations unies (PAM), le 27 mai, avertissant que le Soudan du Sud était confronté aux pires niveaux d’insécurité alimentaire de son histoire, démontre « un mépris pour le sort de la population du pays ». Cette décision prise de manière unilatérale démontre aussi le mépris du rôle essentiel joué par la communauté internationale, en particulier les Nations unies, dans la réponse à la crise humanitaire catastrophique au Soudan du Sud, estime l’ONU.

Pour ce faire, un appel a été réitéré au gouvernement de manière à ce qu’il prenne des mesures pour assurer la sécurité de tous les civils et des sites de protection des civils de la Minuss. Les membres du Conseil ont aussi demandé aux autorités de procéder rapidement à des enquêtes sur ces incidents et de traduire les auteurs de ces actes en justice. Ils ont souligné leur volonté d’imposer des sanctions contre ceux qui menacent la paix, la sécurité ou la stabilité du pays. Toutes les parties concernées ont été exhortées à mettre un terme aux actes d’intimidation et de harcèlement à l’encontre de la Minuss et du personnel humanitaire.