Soudan du Sud: quelques points de litige débouchent sur la signature d’un accord partiel

Mardi 18 Août 2015 - 12:45

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Le gouvernement sud soudanais et les rebelles avaient, jusqu’au 17 août, pour signer un accord censé ramener la paix dans le pays, touché par une guerre civile. Mais le texte présenté par les médiateurs n’a pas été signé par toutes les parties le même jour à Addis-Abeba, en Ethiopie.

Les rebelles ont approuvé l’accord qui a été finalement paraphé par l’ancien vice-président Riek Machar. Sauf le  président Salva Kiir ne l'avait pas signé malgré l’ultimatum de la communauté internationale. Le chef de l’Etat soudanais avait plutôt demandé quinze jours pour se prononcer sur sa signature.

D’après les termes de l’accord soumis par l’Igad, l’organisme de médiation régional, Riek Machar redeviendra vice-président, un poste dont il avait été limogé par Salva Kiir six mois avant que le conflit armé n’éclate. Le texte insiste sur le partage de pouvoirs entre les deux parties et évoque la présence de troupes ougandaises dans le pays, l’un des principaux points de désaccord dans ces négociations. Les soldats ougandais sont engagés aux côtés de l’armée sud-soudanaise.

Pour le chef de la médiation, Seyoum Mesfin, les autorités de Juba ont émis des réserves parce qu’elles souhaitaient mener des consultations dans leur pays avant la signature dudit accord. « Le président Salva Kiir reviendra dans 15 jours à Addis-Abeba pour parachever l’accord de paix », a-t-il précisé. Malgré cette volonté affichée, la question qui se pose est celle de savoir si Salva Kiir signera effectivement ce document.

Seyoum Mesfin a, en outre, salué « un grand jour dans la progression du processus de paix au Soudan du Sud » et noté que gouvernement sud soudanais travaillerait désormais dans la paix d’autant qu’il a été « partie prenante » à cet accord.

En attendant de connaître la position réelle du président Salva Kiir,  des réactions de désespoir, notamment des associations de femmes dénoncent « les souffrances endurées par la population depuis plus d’un an et demi ». Ces voix s’élèvent alors que plus de 70 % de la population du Soudan du Sud (12 millions d’habitants), a besoin d’une assistance humanitaire. L’ONU estime à  2,2 millions le nombre de personnes ayant fui leurs foyers du fait de la guerre dans ce pays.

Ce dernier round des pourparlers placés toujours sous la supervision des médiateurs régionaux de l’Organisation intergouvernementale est-africaine (Igad) apparaissaient comme la plus sérieuse opportunité pour les belligérants de mettre fin au conflit qui ensanglante le Sud soudan. Fort malheureusement, les frères ennemis du pays n’ont pas su saisir ce moment pour y parvenir. Pourtant, ils avaient auparavant conclu sept cessez-le-feu, qui ont été si vite violés  après la signature.

Le conflit au Soudan du Sud a commencé en juillet 2013 lorsque le président Salva Kiir, en poste depuis l’indépendance de son pays en 2011, limogea son vice-président, Riek Machar. Au mois de décembre de la même année, il l’accusa d’avoir fomenté un coup d’Etat. Conséquence : le jeune État replonge dans la guerre, deux ans seulement après la fin d’un conflit de près de 30 ans pour son indépendance. Les deux camps s’affrontent à partir de la capitale jusque dans les régions sur fond de tensions ethniques opposant les Nuers, ethnie de Riek Machar, et les Dinkas, favorables à Salva Kiir.

Rappelons que la communauté internationale avait donné jusqu’au 17 août à Riek Machar et Salva Kiir pour conclure un accord, sous peine d’un embargo sur les armes, le gel de certains avoirs à l’étranger ainsi que des sanctions ciblées sur le chef de l’Etat.

 

 

 

Nestor N'Gampoula

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