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Sylvain Bemba et les prix littérairesVendredi 8 Novembre 2013 - 0:14 Le 26 octobre 1972, un jury, formé des directeurs des radiodiffusions d’Afrique noire francophone et de l’océan Indien ainsi que de personnalités du spectacle, a désigné les lauréats du Concours théâtral interafricain de 1972. Pour sa cinquième année, ce concours a reçu 577 manuscrits en provenance de 21 pays. Daniel Amiot-Priso, directeur général de Radio Cameroun, qui avait accepté de présider le jury en l’absence de Touchard, a publié les résultats suivants : Grand Prix du jury : Nestor Zinsou du Togo pour sa pièce On joue la comédie ; 2e prix du jury : Mbaye Gana Kébé du Sénégal pour L’Afrique une ; 3e prix du jury : Gaoussou Diawara du Mali pour L’Aube des béliers ; 4e prix du jury : Amadou Koné de Haute-Volta (actuel Burkina-Faso). Daniel Amiot-Priso a, en outre, indiqué que le prix des Auditeurs 1972 était attribué à Sylvain Bemba de la République populaire du Congo (actuelle République du Congo). Les cinq pièces primées seront, comme les années précédentes, éditées dans le répertoire théâtral africain par les soins de l’Office de coopération radiophonique. Cet office est, à l’époque, chargé des relations extérieures de la radio française ORTF (Office de radiodiffusion et de télévision françaises). Ces deux structures ont disparu en 1974 suite à une importante réforme des médias français. L’INA a pris la place de l’Ocora. L’ORTF, quant à elle, est, depuis, Radio France. Sylvain Bemba n’en est pas à son premier prix littéraire. En décembre 1963, alors rédacteur en chef de l’Agence congolaise d’information, il obtient le prix de la revue Premiers, pour son texte La Chambre noire. Il partage ce prix avec le Dahoméen (Béninois, actuellement) Jean Pliya pour Arbre fétiche. En 1969, le premier concours théâtral interafricain couronne une de ses œuvres envoyées sous un pseudonyme. Sylvain Bemba a, en effet, écrit des articles, des nouvelles, des chroniques sous divers pseudonymes : Michel Belvain, le 24e homme, Yves Botto, etc. Sylvain Bemba reçoit en 1970 le deuxième prix du Concours de nouvelles organisé par le journal Africasia. Sylvain Bemba, un homme dont l’humilité n’avait d’égale que l’immensité de ses talents. Lettré polyvalent, il était journaliste, romancier, dramaturge, poète, musicien. La panoplie de ce qu’il savait faire était vaste. Un temps ministre de l’Information, il est débarqué du gouvernement à la suite du coup d’État avorté de Diawara de février 1972. Né le 17 février 1934 à Sibiti, Sylvain Bemba a laissé une œuvre abondante. L’Enfer, c’est Orféo (1970), Une eau dormante (1972), L’homme qui tua le crocodile (1973), Tarentelle noire et Diable blanc (1976), Rêves portatifs (1979), Le soleil est parti à Pemba (1982). Cette année-là, il publie Cinquante ans de musique Congo-Zaïre puis Le Dernier des cargonautes et Léopolis (1985). Du journalisme, en raison de sa riche et longue expérience, il disait dans un entretien : « Je suis donc en droit de dire que le journalisme est la meilleure école de perfection. Ce métier vous permet de développer tous les jours une grande capacité d’écoute de l’autre, une capacité de discernement, une capacité de responsabilité et de prudence. » Je crois l’avoir déjà dit ici même, avare de ses mots Sylvain avait eu cette appréciation sur le journal Aujourd’hui à l’époque où j’en étais le directeur : « On peut tout reprocher à ce journal, mais on ne peut lui reprocher de ne pas être professionnel. » Beau compliment de la part de celui qui était considéré comme l’une des plus belles plumes du journalisme au Congo. Mfumu Edition:Édition Quotidienne (DB) |