Fitur Madrid 2025 : faire du Congo une destination touristique de référence en AfriqueSamedi 25 Janvier 2025 - 14:00 Après trois journées dédiées aux professionnels, le salon Fitur Madrid 2025 en Espagne, grand rendez-vous annuel du tourisme mondial, accueillait ce week-end le grand public. L’occasion pour les acteurs du stand du Congo de dresser un premier bilan concluant. A Madrid il était impossible d’ignorer le stand du Congo au sein du pavillon dédié à l’Afrique. Etaient-ce les photos magnifiant la faune congolaise et les sapeurs aux tenues flamboyantes ou encore les senteurs de moringa et de poivre des préparations gastronomiques du jeune chef Alf ? La manœuvre des opérateurs congolais pour attirer les visiteurs, l’atmosphère et l’énergie de l’équipe ou la ministre elle-même accueillant ses invités de marque ? Sans doute tout cela à la fois qui a fait de la présence du Congo un événement en soit remarqué et salué. Comme à Berlin et Paris l’année dernière, le stand du ministère de l’Industrie culturelle, touristique, artistique et des Loisirs avait associé des opérateurs du pays pour montrer une approche la plus complète possible des possibilités qu’offre le Congo en matière de tourisme. Un secteur au potentiel d’envergure, ne manque pas de rappeler la ministre Lydie Pongault : « Nous avons un atout majeur qui est la forêt, une diversité de flore et de faune exceptionnelle et nous sommes venus sur ce salon international du tourisme pour la présenter au reste du monde. Sans compter la culture à travers notamment le Fespam programmé dans quelques mois à Brazzaville qui suscite un grand intérêt. Au vu des visiteurs professionnels accueillis sur ces trois journées, et des autorités multiples qui nous ont honorés de leur présence, nous pouvons affirmer que le Congo a été très fortement remarqué ici à Madrid. » Renforcer la destination Congo De fait, des échanges importants ont eu lieu sur le stand du Congo entre la ministre et des personnalités influentes. Avec ses homologues angolais, Marcio de Jésus Lopes Daniel, et tunisien, Sofiane Tekaya, les entretiens ont notamment porté sur les candidatures et le renforcement de l’influence des pays africains au Conseil exécutif de l’ONU Tourisme. Avec Didier Mpamba, ministre du Tourisme de la République démocratique du Congo, des projets ont été abordés parmi lesquels la réhabilitation du navire "Kamaniola" pour l’organisation de croisières sur le fleuve Congo, l’invitation du Congo au Festival des Nations unies sur la musique à Kinshasa, la coordination des calendriers événementiels ou encore la signature d’accords bilatéraux visant à structurer les échanges touristiques et culturels entre les deux pays. Des discussions avec le ministère du tourisme de Côte d’Ivoire ont aussi ouvert des perspectives de collaborations tant dans le domaine culturel que touristique tandis que sur le stand du Brésil, pays d’honneur du salon, Lydie Pongault a invité son homologue brésilien, Celso Sabino, à la 12ᵉ édition du Fespam soulignant à cette occasion l’espace privilégié que constitue la manifestation « pour le dialogue interculturel et le rayonnement des patrimoines artistiques ». Des différents échanges sur le stand, on retiendra également l’entretien avec Naom Shany, directeur général de Promised Land Ventures, sur le développement de l’écotourisme par l’observation des oiseaux et la formation de guides spécialisés, et Imran Ahmad de CNN, sur la promotion internationale de la destination Congo à travers des productions audiovisuelles innovantes. Bâtir un secteur touristique durable et compétitif : un projet commun Pour les opérateurs touristiques partenaires du ministère, cette opération commune est considérée comme une belle opportunité. Et ils n’ont pas manqué de le faire savoir. « Nous sommes particulièrement sensibles à la facilité d’un espace entièrement pensé et conçu par les collaborateurs du ministère. Tout ce travail mené depuis plusieurs mois pose les bases de la transformation du tourisme au Congo et nous le ressentons déjà », observe Elza Gillman, directrice de Kamba - Africain Rainforest Expériences. Autre constatation, le partage d’expériences sur le stand pendant ces journées, une occasion pour les opérateurs de se parler et de penser en termes d’objectifs communs. « Dans le tourisme quand une partie gagne, tout le monde gagne», note l’un d’entre eux. «C'est un geste très symbolique de travailler ensemble à faire du Congo un projet commun, c'est une philosophie. Les efforts de chacun font gagner tout le monde, chacun fait quelque chose et ça devient un objectif commun qui se traduira en réussite… », ajoute-t-il. Travailler ensemble… Un avis partagé par le directeur général du Tourisme au ministère, Jordelin Atipo Oko, et le directeur général du Tourisme et de l’Hôtellerie, Simplice Guemole Ibara. « Nous devons prendre conscience que cette forêt unique est à valoriser ensemble en impliquant tous les départements et en poursuivant un travail de promotion. En venant sur ces salons, nous montrons l’engagement du pays et le travail qui est fait ensemble avec nos partenaires, les opérateurs touristiques », observent-ils. Francel Ibalank (Wild Safari Tours) approuve : « Avec le tourisme tous les secteurs se synchronisent : hébergement, restauration, tours opérateurs. Maintenant il faut améliorer les voies d’accès, mettre en place les infrastructures pour permettre la circulation des visiteurs par tous les moyens terrestres et aériens ». La force du collectif Ce travail porté au plus haut niveau de l’Etat prend du temps, chacun ici en convient, qui demande de la constance dans la poursuite des transformations déjà engagées. Impossible de créer une industrie sans investissements. Il faut de la formation à tous les niveaux pour accueillir les visiteurs comme il se doit, renforcer les infrastructures, débloquer les pesanteurs administratives qui freinent l’obtention des visas. Rassurer aussi sur la sécurité et continuer d’étoffer l’offre. Vick Cheirick Bakala (Pefaco hôtel) et Simplice Ibara l’observent tous les jours. Brazzaville a beaucoup développé le tourisme professionnel à travers des conférences, séminaires et grands sommets, les compétitions sportives également, déclarent-ils. Les conditions sont créées pour valoriser les sites naturels, culturels et historiques. Le Centre de formation et de recherche en arts dramatiques notamment est un patrimoine culturel et historique de haute portée. Autant d’atouts au côté de l’écotourisme et des grands parcs reliés directement depuis Maya-Maya par avion. Mais si les visiteurs qu’ils viennent des Etats-Unis d'Amérique, de l’Amérique du Sud et notamment du Brésil ou d’Europe (Anglais, Allemands, Français…) expriment avec force leur intérêt pour le pays et la qualité des contacts avec les Congolais, ils en relèvent sans complaisances les anomalies à commencer par la chaleur étouffante de Maya-Maya pourtant l’un des aéroports les plus modernes du continent ou encore la difficulté à obtenir des visas. Nul n’est parfait. Quoiqu’il en soit, à Madrid, le ministère et ses partenaires ont poursuivi leur engagement commun dans la stratégie de développement touristique du pays en intégrant le principe de durabilité, d’innovation et toujours en s’appuyant sur l’humain. Le Congo renforce sa coopération pour un tourisme durable et innovant Le secrétaire général de l’ONU Tourisme, Zurab Pololikashvili, s’est entretenu le 24 janvier au siège de l’institution avec Lydie Pongault pour explorer des pistes stratégiques visant à renforcer le dynamisme du secteur touristique congolais. Parmi les projets discutés, la création d’un observatoire des hippopotames à Likendzé, dans le district de Loukoléla, s’est démarquée comme une initiative emblématique visant à valoriser le patrimoine naturel du Congo tout en attirant les écotouristes. La question de la classification des établissements hôteliers a également été abordée et des mesures concrètes annoncées pour accompagner le Congo. Parmi celles-ci des bourses d’études axées sur l’hôtellerie et l’intelligence artificielle appliquée au tourisme, ainsi que des programmes de renforcement des capacités, des formations via WhatsApp adaptées aux communautés locales. Les partenaires : Le Grand hôtel de Kintélé, Wild Safari Tours, l’hôtel Pefaco Maya-Maya et l’hôtel Alima Palace, la fondation Odzala Kokua Lossi, le Parc national Nouabalé-Ndoki, Kamba African Rainforest Expériences, Sabrina Voyage Express. Le Fespam. Julia Ndeko Légendes et crédits photo :Images du stand du Congo au salon international du tourisme de Madrid/ / Adiac Notification:Non |