Tchad : l'opposition demande un plan de vigilance après les attentats de N’Djamena

Jeudi 18 Juin 2015 - 13:00

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Au lendemain des attentats  terroristes de lundi à N’Djamena, l’enquête ouverte par le procureur de la République du Tchad, Alkassim Khamisse, sur ces attaques qui ont fait près d’une trentaine de morts et 101 blessés a déjà permis de mettre aux arrêts quelques suspects. Pour des raisons de sécurité, le gouvernement a décidé de l’interdiction de la burqua.

Malgré cela, l’opposition demande au gouvernement la mise en place d'un plan de vigilance impliquant toutes les couches de la société afin de débusquer d’éventuels suspects. Les partis de l’opposition estiment que si le chef de l’Etat tchadien ne veut pas parler « de défaillance » des forces de sécurité de son pays, mais évoque plutôt « une baisse de vigilance », de celles-ci au lendemain de ces attentats, ils voient au contraire les choses sous un autre angle. Les opposants au régime accusent en effet le gouvernement de « laxisme » pour avoir « minimisé la menace de Boko Haram ».

Le président du Mouvement des patriotes tchadiens pourla République, Brice Mbaimon Guedmbaye, a insisté sur la nécessité d’un plan de vigilance en ces termes : « Ce que nous demandons au gouvernement, a-t-il déclaré, c’est de mettre en place un plan de vigilance qui doit impliquer les forces de l’ordre, les autorités traditionnelles tout comme les chefs des différents quartiers, les maires d’arrondissement et en même temps la population elle-même pour que le contrôle des déplacements des individus inconnus soit assuré. »

Pour le moment et par mesure de sécurité, les autorités ont interdit le port et la vente de la burqa. Et lors d’une rencontre avec les leaders des communautés religieuses à la veille du ramadan, le Premier ministre Kalzeube Pahimi Deubet a défendu cette mesure sur l’interdiction du voile intégral qui cache le visage. « Le port de la burqa doit cesser immédiatement à compter de ce jour, non seulement dans les lieux publics et les écoles mais sur toute l’étendue du territoire (…).  Tout autre système de port de turban où on ne voit que les yeux, ce camouflage est désormais interdit », a-t-il expliqué.

« Les forces de l’ordre iront sur les marchés pour retirer les burqas en vente », a ajouté le chef du gouvernement aux religieux, leur demandant de relayer le message partout, principalement dans leurs lieux de cultes.

D’après les enquêteurs, les auteurs des attentats devant le commissariat central de la capitale tchadienne et la direction de la Sécurité publique n’étaient ni en véhicule ni à moto mais à pied. La moto retrouvée sur le lieu de l’incident appartient à un usager qui sortait du commissariat au moment de la déflagration. Quant aux véhicules qui ont explosé à l’école de police, leurs  propriétaires ont aussi été identifiés, précisent les enquêteurs, ajoutant que leur « travail progresse bien ».

Le ministre tchadien de la Sécurité publique, Abdérahim Brémé Hamid, se dit rassurant quant à l’aboutissement de l’enquête. « Nous avons des indices et nous avons commencé les enquêtes. Il y a des gens qui ont été mis à la disposition des services pour les interroger, autour de cinq, six. Les interrogatoires continuent toujours. Et certains volontaires viennent aussi nous donner des informations. Donc on est en train d’exploiter l’ensemble », a-t-il assuré.

Depuis le double attentat de N’Djamena, les mesures de sécurité ont été considérablement renforcées dans la ville puisque policiers et autres militaires sont déployés en masse près des mosquées, des églises, des marchés et des grandes artères. Les véhicules et leurs occupants sont systématiquement fouillés. Le président tchadien, Idriss Deby Itno, qui attribue ces attaques non encore revendiquées au groupe terroriste Boko Haram a promis qu’elles « n’émousseront pas la détermination du Tchad à combattre le terrorisme »

 

 

 

 

 

Nestor N'Gampoula

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