Terrorisme : Boko Haram pose le problème de la porosité des frontières en Afrique centrale

Jeudi 23 Juillet 2015 - 14:43

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Après les trois attentats qui ont secoué la capitale tchadienne, N’Djamena, le mois dernier, un autre pays de l'Afrique centrale, le Cameroun connaît un cycle d’attaques meurtrières attribuées aux islamistes nigérians. La recrudescence des violences dans ces pays et l’instabilité en Centrafrique, doivent interpeler les Etats.

Les réactions militaires régionales contre la secte nigériane Boko Haram, ont poussé cette dernière à changer son mode opératoire.  Ces dernières semaines, la nébuleuse a multiplié une série d’attentats suicide impliquant des femmes et mineurs de dix ans. La menace terroriste pèse donc de plus en plus sur l’Afrique centrale, notamment au Tchad et au Cameroun. Malgré les multiples mesures prises par ces Etats, ce nouveau mode opératoire de la secte islamique continue de semer de la désolation au sein des populations civiles.

Le nord-est du Nigéria frontalier avec le Cameroun et le Tchad, est une vaste région en proie à l’insécurité notamment aux attaques de la nébuleuse. Pourtant cette zone est également un vaste espace commercial indispensable à la survie des populations de cette partie de l’Afrique. Pays membre de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédéao), le Nigéria échange avec l’Afrique centrale grâce à cette région abandonnée par les gouvernements. Les hommes de Boko Haram ont profité de cette « absence» quasi-totale d’autorités, pour pouvoir s’infiltrer dans ces pays frontaliers.

L’internationalisation de la secte islamique s’est confirmée depuis son allégeance à l’Etat Islamique au mois de mars dernier. Il est désormais plausible que Boko Haram ambitionne cette sous-région Afrique centrale déjà accablée par plusieurs années d’instabilité. Le chaos centrafricain a profondément  touché la région, si rien n’est fait jusque-là pour mettre un terme à la crise centrafricaine, ce grand pays d’environ 623.000 km2 pourrait aussi devenir un sanctuaire du terrorisme, ont averti à plusieurs reprises des analystes et spécialistes du terrorisme transfrontalier.

Cependant, le Cameroun et Tchad paient déjà le lourd tribu de cette guerre contre le terrorisme. En témoigne ce qui s’est passé le mercredi 22 juillet, lorsque deux jeunes filles kamikazes ont tué au moins 11 personnes en se faisant exploser à Maroua, la capitale de l'Extrême-Nord du Cameroun. Cette attaque encore non revendiquée mais portant le sceau de Boko Haram, est intervenue quelques jours seulement après le premier attentat du groupe islamique sur le sol camerounais le 13 juillet dernier. Le bilan de l’attaque était lourd, une dizaine de morts et plusieurs blessés, rapportait l’AFP.

       Interdiction du port de voile intégral

Le président camerounais Paul Biya a condamné des actes « lâches et ignobles perpétrés contre des populations innocentes ». Il a appelé la population à la « vigilance  et à une collaboration étroite avec les forces de sécurité ». Le gouvernement a aussitôt autorisé le contrôle de tous les étrangers vivant dans cette partie du Cameroun.

En effet, suite aux attentats à répétition qui ont secoué N’Djamena en l’espace d’un mois, les autorités de ce pays ont pris une batterie de mesures sécuritaires dont l’interdiction du port du voile intégral, du casque pour motoristes, et le renouvellement des cartes nationales d’identité. La même décision a été adoptée début juillet par Yaoundé dont l’interpellation systématique par les forces de l’ordre de toute personne recouverte de voile intégral.

Dans le souci de prévenir toute incursion islamiste et un possible attentat terroriste, le Congo, la Centrafrique, la Guinée équatoriale et le Gabon ont déjà pris des mesures qui s’imposent pour prévenir tout acte terroriste. En mai dernier, les autorités congolaises ont interdit aux musulmanes de porter le voile intégral dans les lieux publics, un mois  plus tard vient le tour de Libreville d’ordonner aux forces de sécurité de « procéder à tout moment à l’identification de toute personne portant un voile intégral ».

 

Fiacre Kombo

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