Tournée africaine de François Hollande : après Cotonou et Luanda, le président français est attendu ce vendredi à YaoundéJeudi 2 Juillet 2015 - 19:43 Le président français effectue depuis mercredi 1er juillet, une tournée de trois jours en Afrique. Il a brièvement séjourné jeudi au Bénin, avant d'atteindre l'Angola le même jour. Ce vendredi il s’entretiendra avec son homologue camerounais, Paul Biya, principalement sur la lutte contre les terroristes de Boko Haram. La visite du chef de l’Etat français au Cameroun est d’ailleurs placée, en partie, sous le signe de la lutte antiterroriste, notamment contre la secte islamiste nigériane Boko Haram. Mais François Hollande pourra également rencontrer à Yaoundé des représentants d’organisations non gouvernementales et d’associations de défense des droits de l’homme, a-t-on appris de source concordante. « Je ne change pas de discours selon les lieux où je me déplace », a indiqué jeudi François Hollande lors d’une conférence de presse à Cotonou. « Je vais aller en Angola et au Cameroun, je ne vais pas changer de propos pour autant. Les Constitutions sont faites pour être respectées. Quand ce sont les mêmes qui ont voulu des changements et qui font encore des changements aux changements dans le but de se perpétuer, il y a là un risque, pour la démocratie mais aussi pour la stabilité et la sécurité », a-t-il ajouté. Au menu des échanges entre les présidents français et camerounais, le dossier Boko Haram, la situation de l’avocate française Lydienne Yen Eyoum, condamnée récemment à 25 ans de prison ferme. Mais les sujets économiques l’emporteront sur tous les volets nommés. Il s’agit en effet, des parts de marchés que perd progressivement la France au profit des entreprises chinoises. François Hollande tentera de booster le secteur. Tourner la page d’Angolagate A Lunda, le président Hollande a mobilisé une cinquantaine de chefs d’entreprises derrière lui. « Avec l'Angola, on plonge dans le business », note France 24 qui rapporte le propos d’un spécialiste des relations entre la France et l’Afrique, Antoine Glaser. Cette visite va sans doute permettre à Paris de gagner du terrain en Angola, un marché fertile mais hautement concurrentiel. Paris et Luanda entendent alors tourner définitivement la page de l’Angolagate, ce scandale de ventes d'armes illégales qui a empoisonné pendant des années les relations entre les deux capitales. « Beaucoup de choses se sont normalisées, peut-être fallait-il le traduire avec un déplacement de dirigeants », analyse Roland Marchal, spécialiste de l'Afrique au Centre de recherches internationales (Ceri), cité par la même source. Par ailleurs, une question demeure sur toutes les lèvres, Hollande et José Eduardo Dos Santos ont-ils parlé des droits de l’homme tel que le commentent les médias sous d’autres cieux ? Avant que le président français ne se rende à Luanda, l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (l’acat) lui a demandé « d’appeler à la libération de 15 jeunes Angolais détenus pour leurs opinions politiques », en référence à « quinze jeunes hommes ayant participé à un atelier de réflexion sur les stratégies non violentes de protestation contre le pouvoir (…) arrêtés les 20 et 21 juin 2015 ». La démocratie en marche au Bénin Cotonou a été la première escale de la deuxième tournée africaine de François Hollande. Ce jeudi, le président socialiste a rendu un hommage appuyé au régime du président béninois, Thomas Boni Yayi. « Vous êtes une référence sur le plan démocratique. Si je suis ici, c’est pour montrer qu’il y a des exemples à donner. », a confié le président Hollande. « Trois alternances démocratiques en vingt-cinq ans, des échéances toujours respectées, des élections régulières : autant de preuves que le Bénin a réussi à donner à ses institutions une pleine traduction démocratique », a salué François Hollande. La stabilité des institutions, a-t-il poursuivi, « c’est la stabilité du pays ». Parlant du contre-exemple du Burundi, le président a indiqué que « l’acceptation du verdict des urnes était la preuve de la maturité de la part de ceux qui gouvernent ». Françafrique version Hollande ? Hollande a profité de cette occasion pour afficher son soutien au régime de Thomas Boni Yayi, qui est d’ailleurs le premier président africain qu’il avait reçu à Paris après son élection en 2012. Le chef de l’Etat béninois venait en cette année à Paris, plaider en faveur du Mali à l’époque plongé en pleine crise sécuritaire. Le dirigeant béninois alors président de l’Union africaine, a mobilisé à partir de Paris, l’ensemble de la communauté internationale au profit de la cause malienne. Pourtant, cette tournée africaine du dirigeant français et les multiples interventions françaises sous son règne en Afrique, suscitent et continuent de susciter interrogation et critique. Car, le passage à Cotonou du président Français intervient deux semaines après la nomination par son homologue béninois, d’un nouveau Premier ministre en la personne de Lionel Zinsou (d’origine franco-béninoise), ancien conseiller du ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius. « Le Bénin choisit évidemment lui-même son Gouvernement, et cela n’a rien à voir avec les positions du président français », a défendu un conseiller de l’Elysée.
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