Soudan du Sud : plusieurs pays favorables aux sanctions de l’ONU

Mercredi 21 Mai 2014 - 16:38

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Les récentes attaques conduites par des rebelles contre le camp de la mission des Nations unies au Soudan du Sud, à Bor et dans la ville de Bentiu, faisant plus d’une centaine de morts, continuent de susciter les réactions de nombreux pays, dont la France, le Canada et les États-Unis qui veulent que les responsables de ces atrocités soient sanctionnés par les Nations unies

L’ambassadeur de France à l’ONU, Gérard Araud, a déclaré que son pays était favorable à des sanctions et soutiendrait les États-Unis si ceux-ci proposaient cette mesure. « Nous devons envisager des décisions, peut-être des sanctions », a-t-il souligné, ajoutant que les atrocités signalées au Soudan du Sud étaient commises aussi bien par les rebelles que par l’armée gouvernementale.

Dans une déclaration rendue publique le 15 mai, le Quai d’Orsay a réitéré sa condamnation des atrocités commises au Soudan du Sud. « La France soutient toutes les initiatives de la communauté internationale pour mettre fin aux exactions de masse commises depuis l’explosion du conflit au Soudan du Sud, le 15 décembre. Les États-Unis ont indiqué qu’ils avaient l’intention de proposer des sanctions individuelles à l’encontre de ceux qui font obstacle à la cessation des hostilités ou aux efforts pour trouver un règlement politique de la crise, notamment en se rendant responsables d’exactions. La France soutiendra cette proposition », précise le texte.

« La France rappelle en outre que tous les auteurs de violations des droits de l’Homme et du droit international humanitaire devront répondre de leurs actes, le cas échéant devant la justice pénale internationale », souligne le Quai d’Orsay.

Lors des consultations au Conseil de sécurité, les États-Unis s’étaient prononcés pour des sanctions de l’ONU à l’encontre des responsables d’exactions au Soudan du Sud. « Nous voulons que le Conseil envisage un régime de sanctions », avait déclaré l’ambassadrice américaine Samantha Power.

La présidente du Conseil de sécurité pour le mois d’avril, l’ambassadrice du Nigeria Joy Ogwu, a souligné que cet organe de l’ONU était uni et déterminé à faire que ces exactions ne se produisent plus au Soudan du Sud. « La plupart des pays membres ont souhaité envoyer un message sans équivoque aux belligérants », a-t-elle ajouté. Joy Ogwu a qualifié « d’intolérables » les attaques contre les bases de l’ONU où sont réfugiés des milliers de civils.

Le Canada, par la voix du secrétaire parlementaire du ministre des Affaires étrangères et des Droits internationaux de la personne, Deepak Obhrai, a déploré les attaques atroces ciblées contre des civils, qui ont été perpétrées à Bor et à Bentiu par le Mouvement/Armée populaire de libération du Soudan formant l’opposition. Et de poursuivre : « Le Canada condamne les responsables de ces terribles attaques et demande aux dirigeants des forces de l’opposition de procéder à une enquête immédiate et rigoureuse, d’obliger les responsables à rendre compte de leurs actes et de veiller à ce qu’aucun membre de leurs troupes ne commette jamais plus de telles atrocités fondées sur l’appartenance ethnique. Des individus associés à l’opposition auraient utilisé les ondes radiophoniques pour inciter à des massacres ethniques et au viol de civils, utilisant une tactique semblable à celle d’il y a 20 ans au Rwanda, ce qui indique que ces actes meurtriers sont de plus en plus motivés par la haine. Le Canada encourage le Soudan du Sud à faciliter le travail de la Commission d’enquête de l’Union africaine sur le Soudan du Sud et attend avec intérêt le rapport de celle-ci sur les violations des droits de la personne.»

Pour Deepak Obhrai, les événements survenus depuis plus d’une semaine au Soudan du Sud font ressortir l’importance cruciale des efforts de médiation sous l’égide de l’Autorité intergouvernementale pour le développement. « Le Canada encourage les parties à respecter l’Accord de cessation des hostilités et à reprendre les négociations », a-t-il conclu.

Nestor N'Gampoula