Les immortelles chansons d’Afrique : « Maseke ya meme » de Bavon Marie Marie

Vendredi 19 Août 2022 - 14:50

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Bavon Marie Marie a été une étoile qui a éclairé le ciel musical africain pendant une période très courte. Décédé très tôt, il nous a laissé plusieurs titres intemporels dont «  Maseke ya meme ».

Paru en mars 1970 grâce aux éditions « Réveillon », ce disque 33 tours dont la référence est 360.023 dispose de sept chansons. Sur la face A, il compte trois titres, «  Maseke ya meme », « Bilamba mbongo ya nani » et « Nalimbisa Bijou ». La face B contient quatre chansons, « Libanga na libumu 1 », « Libanga na libumu 2 » et « Nakata serment ya Bolingo ». Sur la pochette du disque, de couleur rouge, on peut observer une étoile à sept branches dans laquelle est inscrit le nom de Bavon Marie Marie. Nous pouvons aussi lire : Phonogram présente Bavon Marie Marie et l’orchestre Negro Succès. Cette pochette ne cachait-elle pas quelque chose de mystérieux  quand on sait que cet album est le dernier de l’artiste ?

Plusieurs exégètes ont toujours considéré ce morceau comme une chanson prémonitoire. Bien que la chanson évoque la mort, en la scrutant, on s’aperçoit que l’artiste dépeint le ras le bol d’une jeune fille consciente du sort que lui ont jeté les sorciers de sa famille : « Balongola ngai motema, batia ngai motema ya soso mpo nakoma lokoso nasilisa mibali. Ndoki mpe akufaka, kisi mpe epolaka. Malamu boboma ngai nakufu nalembi ngai mwana ya moto ». « Ils (les sorciers) ont ôté mon cœur, ils ont remplacé le cœur de la poule afin que je sois insatiable pour que je couche avec tous les hommes. Le sorcier aussi meurt, les fétiches aussi périssent. Il es préférable que vous me tuez car je n’en peux plus ».

Ces paroles semblent être en rapport avec la vie de la copine de l’auteur. Etait-il au courant ? Déjà à cette période des rumeurs couraient que sa copine avait plusieurs amants, entre autres,  les artistes Youlou Mabiala, Ndombe Opetum et le footballeur Jean Kembo. A l’origine de sa mort, Bavon ivre au volant de sa voiture, se discutait avec sa copine jusqu’à ce que se produise l’irréparable. Pour avoir offert cette voiture à son petit frère, Luambo fut accusé d’être responsable de sa mort.          

Guitariste talentueux et auteur-compositeur, Siongo Bavon qui est né le 27 mai 1944 a laissé une chanson dont le titre est « Batela mwana ». C’est à notre avis la chanson où il parlait clairement de sa mort. Bavon a appris à jouer de la guitare auprès de José Kayenge. Il a, ensuite, joué avec l’orchestre Jamel avant d’intégrer l’orchestre Cobantou où il a évolué avec Nedule Papa Noël. En 1964, après un premier échec, Léon Bombolo ailas  Bholen  redémarre la deuxième version  de l’orchestre Negro Succès sous la férule de Luambo Franco qui exigea que Bavon son frère cadet fasse partie de cet ensemble musical rénové. C’est ainsi qu’il intégrera « Negro Succès » au sein duquel il a évolué jusqu’à sa mort le 5 août 1970.    

Frédéric Mafina

Légendes et crédits photo : 

Pochette de l'album

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