Madagascar : Marc Ravalomanana arrêté à son retour d’exilLundi 13 Octobre 2014 - 21:00 De retour lundi 13 octobre dans son pays après cinq ans d’exil en Afrique du Sud, l’ancien président malgache, Marc Ravalomanana, a été arrêté par les forces de l’ordre à son domicile devant une foule de partisans. Marc Ravalomanana n’a donc pas eu l’occasion de vivre le bonheur tant attendu de retrouver son pays natal puisque, selon plusieurs sources dignes de foi, son domicile a été fouillé de fond en comble le jour même de son retour avant qu’il soit arrêté. « Le président a été emmené, maintenu par deux éléments cagoulés », a indiqué un témoin, ajoutant que l’un des portails de sa villa a été endommagé par un coup de feu alors qu’une porte menant à la salle de sport de son domicile a également été enfoncée et ses débris jonchaient le sol. Quelques temps avant son arrestation, l’ancien président a néanmoins animé une conférence de presse à son domicile au cours de laquelle il s’était montré confiant. Il a toutefois mis en cause la légitimité du pouvoir actuel, tout en restant très discret sur les circonstances de son retour. Des observateurs estiment que cette arrestation ne surprend guère d’autant que le gouvernement s’était opposé à maintes reprises au retour de l’ancien président qui avait été chassé du pouvoir par son rival, Andry Rajoelina. Ceci parce que Marc Ravalomanana a déjà été condamné trois fois sous le régime de transition de son successeur, également ex-maire d’Antananarivo. Il a notamment été condamné par contumace aux travaux forcés à perpétuité pour la mort d’une trentaine de partisans d’Andry Rajoelina abattus par sa garde le 7 février 2009, devant le palais présidentiel. Ce dernier, qui a dirigé la Grande Ile entre 2009 et début 2014, était à la tête du mouvement de contestation à son encontre, qui a entraîné sa chute. Marc Ravalomanana l’a toujours accusé d’avoir fomenté un coup d’État à son encontre. Si le retour de Marc Ravalomanana intervient après l’élection démocratique du président Hery Rajoa en décembre 2013, des allégations selon lesquelles son rival menaçait d’ordonner son arrestation s’il revenait à Madagascar sont infirmées ou affirmées parmi la population malgache qui commente son retour et son arrestation. Notons que l’ancien président avait annoncé en juillet qu’il était prêt à comparaître devant une cour malgache pour répondre des accusations portées contre sa personne.
Nestor N'Gampoula |