Opinion
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La revue LiaisonSamedi 29 Novembre 2014 - 11:17 La célébration des 60 ans de la littérature congolaise coïncide avec le centenaire de la naissance de Lomani Tchibamba, né à Brazzaville, un 17 juillet 1914, de parents originaires du Congo- Belge. Il étudie et commence à travailler de l’autre côte du Fleuve Congo. C’est à Léopoldville qu’il se lance dans l’écriture. Son texte Ngando est primé en Belgique, à l’occasion de la Foire coloniale de Bruxelles, en juillet 1948. Si l’on en croit la presse de l’époque, Ngando remporte le premier prix, à la fois « en raison de son caractère littéraire et de son récit original qui plonge le lecteur dans un voyage tout à la fois initiatique et romanesque ». À son retour de Belgique, il s’installe, en 1949, à Brazzaville. C’est dans cette ville qu’à la demande du Haut commissaire Cornut-Gentil, Lomani dirige de 1950 à 1960, la revue Liaison qui servait de trait d’union entre les intellectuels autochtones de l’Afrique équatoriale française. Sa présence dans Liaison a, sans doute, suscité des vocations, si j’en juge par le nombre important de transfuges de cette revue ayant basculé du journalisme à la littérature. La création de Liaison se situe dans le droit fil des revues éditées en France et qui ont favorisé autour des années 30, l’éclosion de la littérature négro-africaine. « Légitime Défense » dirigée par Etienne Léo ou l’Étudiant Noir initié par des étudiants noirs venus d’Afrique et d’Amérique, réunis autour du Guyanais Léon Gontran Damas, du Martiniquais Aimé Césaire et du Sénégalais Léopold Sédar Senghor. Ces démarches sont, sans doute, influencées par « la Negro-Renaissance américaine» de Claude Mac Kay, Langston Hugues et W.E.B. du Bois. Ce dernier, en publiant son roman « Ames noires » en 1903, affirmait : « je suis nègre, et je me glorifie de ce nom, je suis fier du sang noir qui coule dans mes veines. « L’Étudiant Noir » servira de support au mouvement culturel et littéraire « La Négritude ». Ce mot, qui est un néologisme d’Aimé Césaire utilisé pour la première fois dans son recueil de poème publié en 1939 « Cahier d’un retour au pays natal », La négritude est le mouvement littéraire noir le plus prospère et le plus productif de toute l’histoire de la littérature nègre. Ce mouvement est amplifié avec la création de la revue Présence Africaine en décembre 1947, à Paris et Dakar, qui publie son premier ouvrage en 1949 :« la philosophie Bantoue » du Père Placide Temples. Liaison, revue bimestrielle illustrée, organe des Cercles culturels d’Afrique équatoriale, se présente sous un format ouvert de 48.4X26 cm soit 24.2X15.5 fermé. Sa pagination tourne autour de 24 cahiers, 88 pages environ à chaque parution. Son contenu est fait de pages rédactionnelles et de publicités commerciales, comme dans tout journal. Son prix est de 100F. Le n°73 sur lequel j’ai travaillé se décline, outre l’éditorial, en quatre grandes rubriques : Critiques et libres opinions ; chronique et études, variétés et enfin, nouvelles diverses. À l’évidence, un contenu varié. Son comité de patronage est composé de : Jean Malonga, président ; de Saint-Paul Jean, vice-président ; Docteur Latouche Guy, vice-président ; Ibalico Marcel, secrétaire général ; Paul Tchibamba, trésorier, qui assure en fait la direction, la rédaction en chef et la gérance de Liaison. Cette revue est imprimée à l’Imprimerie Saint-Paul à Brazzaville. Je ne sais rien ni sur son tirage ni sur sa diffusion, ces mentions sont inexistantes sur le spécimen utilisé pour les besoins de ce Brin d’Histoire. Quand paraît liaison, la littérature congolaise n’existe pas encore. Cette revue est donc sa base prodromique. Au moment où les lettres congolaises célèbrent leurs 60 ans, il n’est pas superfétatoire de rappeler que le doyen de cette littérature, Jean Malonga, a été l’un des animateurs de la revue Liaison dans laquelle il a publié quelques-uns de ses textes. Mfumu Edition:Édition Quotidienne (DB) |