Climat et environnement : démarrage des négociations de la COP21 à GenèveMardi 10 Février 2015 - 10:00 La capitale de la Suisse abrite depuis le 8 février une réunion des représentants de plus de 190 États pour un projet d'accord climatique. C'est un long marathon qui s'installe. Il doit conduire à un accord à la fin de l'année 2015 à Paris. Ce sont les seules négociations prévues avant le dépôt des positions nationales attendues avant la fin du mois de mai 2015. La priorité est de faire des trente-neuf pages négociées à Lima (Perou) un texte plus fluide, plus concis et plus cohérent, ont indiqué les deux coprésidents de la conférence annuelle, l'Américain Daniel Reifsnyder et l'Algérien Ahmed Djoghlaf. Des négociations plus politiques que techniques Mais ces négociations s'annoncent beaucoup plus politiques que techniques. La France ayant comme premier objectif d'arriver à un vrai texte de négociation « court, bien structuré », assure-t-on du côté français. Quant à l'Union européenne (UE), elle réfléchirait déjà sur la phase suivante, décidée de déposer son texte plus tôt, le 25 février, mais sans détailler des politiques précises permettant d'aboutir à la réduction programmée de 40% des émissions de CO2 d'ici 2030. Le marché du carbone, comme outil de référence de l'UE L'UE compte se faire du marché du carbone « la priorité angulaire » de sa politique climatique, en donnant un vrai prix aux émissions de CO2, ce qui stimulera les investissements bas-carbone, le marché énergétique interne et le décollage des énergies renouvelables et l'efficacité énergétique, pense-t-on à Bruxelles. Si la tarification du carbone fait consensus en tant qu'outil de lutte contre le changement climatique, mais ce sera à quel prix et selon quelles modalités. Les interrogations restent nombreuses. La directrice de l'Initiative mondiale Climat et Énergie au WWF, Samantha Smith, a regretté que nombre de problèmes qui auraient pu être résolus à la conférence de Lima ont été repoussés aux négociations cette année. Une manière de repousser l'échéance qui fait peser un lourd fardeau sur les épaules des négociateurs, selon elle. Pour parvenir à un accord ambitieux sur le climat, elle suggère aux négociateurs de changer d'approche et de s'inscrire dans la dynamique qui a précédé Lima au cours de laquelle des gens des quatre coins du monde se sont mobilisés en faveur du climat et des pays ont volontairement adopté de nouveaux engagements climatiques. L'ambassadrice chargée des négociations sur le changement climatique, Laurence Tubiana, analyse plutôt de façon positive les conclusions de Lima ainsi que les accords bilatéraux sur le climat, comme celui signé entre les États-Unis et la Chine. Elle souligne aussi l'entrée de l'Arabie dans les négociations, qui témoignerait d'un changement de paradigme. Les prochaines étapes des négociations Du 8 au 13 février : réunion sur le nouveau traité à Genève 31 mars : présentation par chaque pays de ses engagements 31 mai : date butoir pour la présentation du projet officiel Du 3 au 14 juin : poursuite des négociations à Bonn Du 13 au 16 juillet : 3e Conférence internationale sur le financement du développement 1er novembre : synthèse de l'ONU de l'ensemble des engagements Noël Ndong |