Cuba : l’étudiant congolais relaxé le 5 févrierMercredi 11 Février 2015 - 17:45 Loïc Junior Niombo, séparé de ses collègues le 19 janvier, et détenu à 200 kilomètres de La Havane, a été libéré. L’annonce a été faite, le 10 février à Brazzaville, par la Convention nationale des droits de l’homme (Conadho) au cours d’un point de presse. De retour à la Havane, ce jeune étudiant en médecine à l’École latino-américaine de la médecine de La Havane, livre sa version des faits dans une lettre dont le contenu a été dévoilé par la Conadho. Dans son récit, cet étudiant congolais de 20 ans taxe d’oppresseurs les agents de la sécurité d’État cubaine. « Tu as intérêt à démentir cela auprès de tes amis et de ton père pour qu’il arrête ce qu’il fait. Tiens une réunion avec tous les étudiants parce que nous ne voulons pas que les rumeurs circulent. Ensuite, nous viendrons vérifier si tu as démenti. Si tu ne le fais pas, nous le ferons nous-mêmes et tu verras. Tu auras affaire à nous », relate-t-il dans la lettre adressée à la Conadho. Cependant, ce jeune congolais dit avoir été « menacé » et « séquestré », pour avoir voulu faire la lumière sur cette affaire. Ainsi, il lui a été dicté une version ne reproduisant nullement les faits, d’après lui, avant de signer le procès-verbal. Après cet interrogatoire qualifié de « musclé », sa carte d’identité a été confisquée sur ordre des autorités académiques. « Les Cubains veulent se laver les mains en falsifiant des preuves et en justifiant les faits par l’immaturité d’un jeune garçon de 20 ans qui s’est échappé volontairement. Ce qu’ils ne pourront certainement jamais expliquer, même avec le plus grand des mensonges, comment un jeune de cet âge se déplacerait-il dans une province éloignée de son lieu de résidence sans argent, ni même les moindres affaires », affirme Loïc Junior Niombo dans la même lettre. Dans leur rapport, d’autres étudiants ont également déclaré avoir été menacés et interrogés au sujet de cette affaire. « Je suis certain que l’ambassadeur congolais et les agents de la sécurité d’État cubaine connaissent les motivations profondes de mon kidnapping et de mon transfert dans une ville située à 200 kilomètres de La Havane. En période d’examens, je n’avais aucun intérêt à me déplacer. L’ambassadeur et ses complices cubains de la sécurité d’État sont conscients de leur erreur et maintenant tentent de soigner leur image », accuse-t-il. L’audition de l’étudiant dont le processus a été enclenchée par quelques agents de l’ambassade ne s’est pas poursuivie. D’après la version de Loïc Junior Niombo, cette audition a été interrompue par la vice-recteur, pour preuve non concordante. Et la vice-recteur d’ajouter qu’il existe bel et bien des preuves justifiant ses déplacements entre le 19 janvier et le 5 février. Rappel des faits En octobre dernier, meurtris du non-paiement de leurs bourses d’études qui durait depuis plus de sept mois, un groupe de 76 étudiants s’était mobilisé et dirigé à l’ambassade de la République du Congo. La meute, enragée et totalement désespérée perdit le contrôle faisant ainsi preuve d’incivilités avant d’être maîtrisée par les forces de l’ordre. Ils ont été entretenus puis ramenés dans différentes universités (Elam et Victoria de Giron) par le personnel académique. La réclamation des cinquante millions, remis par le chef de l’État congolais en décembre dernier aux étudiants, a mis le feu aux poudres. (cf LDB N°2226). Suite à cette série de contestations, Loïc Junior Niombo, porte-parole des étudiants a été menacé, avant d’être déplacé vers une destination inconnue de ses condisciples. Josiane Mambou Loukoula Légendes et crédits photo :Les membres de la Conadho |