Lutte antiterrorisme : le sommet de Washington prévoit de définir de nouvelles stratégies

Mardi 17 Février 2015 - 12:48

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Les assises de Washington, qui se tiennent du 18 au 20 février, sont l’occasion de discuter des nouvelles menaces de sécurité lancées à travers le monde par des mouvements comme Al Qaïda, Etat islamique, shebab, Boko Haram, mais aussi d’afficher la détermination de la communauté internationale à lutter contre le terrorisme.

À l’instar d’autres rencontres organisées en Afrique ou ailleurs sur la même préoccupation, la coalition internationale doit définir de nouvelles stratégies de lutte contre les djihadistes de toute obédience. Les gouvernements vont donc faire front commun contre le Daech (l’acronyme en arabe de l’Etat islamique), notamment contre les terroristes, qu’ils opèrent en Europe, aux Etats-Unis, en Afrique, ou ailleurs dans le monde.

La collaboration internationale contre le fanatisme est aujourd’hui plus que nécessaire  lorsqu’on sait qu’aucun pays, où qu’il se trouve,  peut être dorénavant aux prises avec des groupes terroristes qui ont des liens avec la mouvance Al-Qaïda. En effet, les violences commises par les Shebab en Somalie et au Kenya dont l’attaque du centre commercial Wesgate qui a fait  68 morts l’année dernière ; celles de l’EI en Irak, en Syrie, en Libye et dans d’autres pays ; les cruautés de la nébuleuse secte islamiste Boko Haram au Nigéria, au Cameroun et au Niger ; les attaques du 11 septembre aux Etats-Unis ; de Paris, Bruxelles, ainsi que celles plus récentes du Danemark prouvent qu’aucun pays n’est à l’abri de la barbarie fomentée par des fondamentalistes musulmans.

Conscients du danger qui les guettent, certains pays ont d’ores été déjà pris des engagements financiers importants dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. C’est le cas du Japon qui a annoncé qu’il va fournir plus de quinze millions de dollars d’aide pour soutenir la lutte contre les extrémistes islamistes au Moyen-Orient et en Afrique. Ces fonds annoncés et destinés à aider le combat contre le terrorisme correspondent au double de ce que le ministre nippon des Affaires étrangères, Fumio Kishida, avait promis en Janvier dernier.

De leur côté les autorités égyptiennes ont lancé un appel à l’aide internationale pour lutter contre l’EI après avoir bombardé des bases de ces militants en Libye voisine en représailles à l’assassinat d’une vingtaine de chrétiens coptes égyptiens. Les exécutions revendiquées dimanche soir par la branche libyenne de l’organisation djihadiste démontrent que l’EI a exporté ses méthodes d’extrême brutalité en dehors des régions qu’elle contrôle en Syrie et en Irak où elle multiplie les atrocités.

Dans le même élan contre le terrorisme, le président français François Hollande et son homologue égyptien Abdel Fatah Al-Sissi ont demandé une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU et de nouvelles mesures contre cette organisation. L’Egypte a en outre insisté sur la nécessité impérative d’une « intervention ferme » de la communauté internationale pour enrayer la progression du groupe en Libye.

Lors de la visite du ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian au Caire, la France et l’Egypte ont signé un contrat bilatéral sur la vente par Paris de 24 avions Rafale au Caire. Commentant ce contrat, le ministre français a déclaré que l’Egypte doit en même temps « assurer la sécurité du canal de Suez » et combattre l’EI sur son territoire dans le Sinaï. « Il y a dans le chaos libyen des risques de jonction entre ce qu’est Daech au Levant et Daech en Libye (…). Aujourd’hui preuve est faite qu’il y a des centres d’entraînement et des actions spécifiques de Daech en Libye. La Libye, c’est de l’autre côté de la Méditerranée, c’est très proche de nous, d’où la nécessité d’être très vigilant et d’être allié avec les pays de la coalition, comme l’est l’Égypte », a-t-il poursuivi.

Selon un communiqué de l’Elysée, les présidents français et égyptien ont évoqué la situation en Libye et l’extension des opérations de Daech dans ce pays. « Ils ont souligné l’importance que le Conseil de sécurité se réunisse et que la communauté internationale prenne de nouvelles mesures pour faire face à ce danger. Ils ont affirmé leur volonté d’œuvrer pour la paix et la sécurité, dans la région et sont convenus de poursuivre leur concertation dans ce but», précise la source.

Pour le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Shoukry, la communauté internationale doit tout faire pour éradiquer les groupes islamistes connus. « Laisser la situation en l’état en Libye sans une intervention ferme pour y stopper la progression des organisations terroristes représenterait une menace claire pour la sécurité internationale et la paix», a-t-il déclaré avant de s’envoler pour Washington. Il y est allé pour « affirmer la position de l’Egypte face au terrorisme », souligne un communiqué de son département.

En Italie, le gouvernement a déjà fait savoir qu’il envisage de mener une initiative soutenue par l’ONU pour stabiliser la Libye -, mais a exclu toute intervention immédiate. La Libye, notons-le, est plongée dans le chaos depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011. Depuis lors, les autorités libyennes ne parviennent pas à contrôler les dizaines de milices formées d’ex-insurgés qui font la loi face à une armée et une police régulières affaiblies.

 

Nestor N'Gampoula